C.2.3.2.2 Double légitimité

S’établir comme responsable institutionnel «garant de la différence» suppose de se trouver lié en une double légitimité : par les instances décisionnaires (légitimation descendante), et par le groupe des professionnels (légitimité ascendante). La première légitimation requise est bien entendu celle que le responsable a dû obtenir des instances administratives qui procèdent aux choix et à la nomination du directeur (directions générales, tutelles et autres Conseils d’Administrations). Lors des créations d’institutions, ces procédures ne se déroulent pas comme elles le feront à l’occasion des recrutements ultérieurs411.

La seule légitimation «descendante» par les instances administrativo-politiques (caractéristique des systèmes totalitaires) dans les systèmes politiques où subsistent les formes de la démocratie, ne suffit plus. Celui qui occupe la place de pouvoir va ainsi devoir se faire reconnaître et légitimer dans sa place et son rôle, par le groupe des professionnels dont il va devenir le responsable. Ceci suppose qu’il soit à même de générer un mouvement d’investissement où chacun des professionnels (peu ou prou) et le groupe dans sa configuration groupale, identifient et/ou déposent en lui «quelque chose» « du père », consentent à cette assomption symbolique412.

Notes
411.

Lors des fondations d’institutions, les différentes administrations de tutelles vont bien entendu, avoir à se prononcer, mais ceci, a contrario de ce qui se joue habituellement dans les renouvellements de directions là où ce sont elles qui vont élire, nommer le directeur. Dans les temps de fondations, elles ont à acquiescer, ou à refuser le projet présenté par celui ou ceux qui se posent en place de «fondateurnotion fondateur notion fondateur notion fondateur notion fondateur notion fondateur notion fondateur notion fondateur notion fondateur (s)», et ce faisant d’accepter ou de refuser les personnes qui «portent» ce projet, et souhaitent le soutenir depuis la place de garants institutionnels. - Notons au passage que dans le mouvement de création des lieux de vie (dans les années 70), ces lieux se constituaient «avec les moyens du bord», et ne revendiquaient des reconnaissances institutionnelles que quelque temps plus tard, après avoir fait leurs preuves. Le temps de la fondationnotion fondation notion fondation notion fondation notion fondation notion fondation notion fondation notion fondation notion fondation et le temps de l’institutionnalisation ont été de ce fait très différenciés au sein de ces institutions. Ceci a (souvent) entraîné des mouvements d’idéalisations des temps «glorieux» de la fondation, dont ces institutions ont eu par la suite bien du mal à s’extraire. Nous examinerons une telle situation - nous avons baptisé cette institution «Les Terrasses». Paul Fustier (1999a) a travaillé sur la structuration de «ces lieux de vie», et leur transformation crisique en «institution».

412.

Ce mouvement de «consentementnotion consentement notion consentement notion consentement notion consentement notion consentement notion consentement notion consentement notion consentement « se met en acte quotidiennement, il n’est que de se référer aux dynamiques qui se déroulent autour des prises de décisions au sein des institutions. Toute décision convoque en effet ces rapports au garant institutionnel, et aux fantasmes d’emprise.