C.4.2.2 La polysémie et les jugements d’attributions

Les jugements d’attributions au sein des institutions sont déterminés par l’organisation psychique qui spécifie le groupe des professionnels à l’égard des «usagers», notamment par les positions imaginaires que ces professionnels prétendent occuper à cet endroit480. Ces jugements d’attributions peuvent être appréhendés comme des indications des points de masquages où l’idéologie et ses impensés font leur nid. La revendication : «c’est mon problème» a permis de voir comment le «trait de caractère» que cette directrice spécifiait comme lui appartenant, servait de masque au maintien d’une position hors temporalité au travers des corrélations de subjectivités - il s’agissait ici notamment de préserver un impensé sur le lien entre la directrice et sa présidente d’association ; lien par lequel Madame «D» tentait de se préserver d’une confusion avec son institution. Cet aspect participait massivement à une limitation du champ d’intervention des professionnels de ce centre d’hébergement, de sorte que l’institution (dans le fantasme) n’échappe pas à la présidente-fondatrice et ne se situe dans un dépassement de l’impulsion initiale, et de la ligne de travail qui en était résultée .

À regarder de près on s’aperçoit que c’est en de tels «impensés» (en ces parts que les professionnels tentent de soustraire à la réflexion) que se loge l’idéologie et se nouent les pactes dénégatifs. Tout lien à l’intérieur des institutions est en potentialité de servir de voilement à l’impensé groupal ; partant, tout lien est en possibilité de révéler ces parts préservées du travail de subjectivation (pour autant qu’est gardée en ligne de mire le double usage constant de toute relation qui se déroule au sein d’une institution : à l’usage du groupe, et à celui des sujets). Les jugements d’attributions masquent ce double usage dans le cadrage univoque de la «réalité» qu’ils opèrent ; ils méconnaissent ainsi le «bénéfice» que l’institution tire de toutes les configurations, ou celui que les sujets en leur singularité tirent de ces mêmes configurations. Dans la corrélation de subjectivité qui spécifie les scènes groupales et institutionnelles, si la polysémie règne, elle se trouve réduite dans l’idéologie que sécrète ces configurations intersubjectives. Le travail de remise en route de la pensée sur ces parts masquées et déniées, commence donc par la réintroduction d’une pluralité des sens, en lieu et place d’un jugement univoque (celui-là même qui caractérise au reste les «disqualifications perverses» [A. Sirota] et les «dérives paranoïaques» [E. Enriquez]).

Notes
480.

Nous reviendrons sur cette configuration pour clarifier la place de l’imagonotion imago notion imago notion imago notion imago notion imago notion imago notion imago notion imago dans ces organisations groupales institutionnelles - cf. le chapitre C.9 : «Le scénario matricielnotion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel notion scénariomatriciel «.