C.7 La «tentation révolutionnaire» et l’effacement de l’histoire

‘«Nier l’histoire, la refuser, n’est-ce pas maintenir ouverte une plaie béante que le sujet ne cesse voluptueusement de hanter ?» (J. Hassoun 1996519).’

Avec le parricide, les disqualifications et les agirs meurtriers portent sur les ancêtres, et le «temps d’avant», le temps des pères. On a là affaire à un processus qui se rencontre de façon répétitive en de nombreuses histoires d’institutions : un directeur tente de s’emparer de l’histoire, dans le déni des ascendants et la mise en faillite de l’ensemble des processus de filiations antérieures. Ces directeurs se présentent la plupart du temps comme des réformateurs qui vont oeuvrer à la gloire de l’institution. Ils se muent alors en révolutionnaires, et ne tardent pas à se révéler comme des tyrans. Ils se précipitent dans un fantasme de décrochage générationnel et mettent en acte leurs fantasmes de «casse». C’est dès lors de la fascination de cette béance (comme le souligne Jacques Hassoun) qu’ils tirent leur jouissance mortifère.

Les mouvements qui ont cours dans les institutions, potentialisent les excès, aussi dès lors qu’il s’agit de composer un tableau, les traits en paraissent forcés. Nous allons esquisser ces dynamiques en quelques touches au travers de deux institutions ayant été aux prises avec de pareils «casseurs». Dans un deuxième temps nous nous arrêterons plus en détail sur une des innombrables variantes, de manière à voir opérer ce vertige du désarrimage générationnel qui saisit celui qui ne rencontre pas d’opposition à sa folie emprise. Une telle position relève par bien des aspects, d’une dynamique incestueuse, où le fantasme d’auto-engendrement fait entendre la déchirure qu’il met en oeuvre.

Notes
519.

Jacques Hassoun (1996), Correspondances - Godelier M. et Hassoun, J. (sous la direction de), Meurtre du Père, Sacrifice de la sexualiténotion sexualité notion sexualité notion sexualité notion sexualité notion sexualité notion sexualité notion sexualité notion sexualité , Paris, Arcanes, p. 16.