C.8.2.1 Les identifications refusées

Suite à la mise en place des nouveaux groupes (nouvelle distribution des professionnels entre les deux «maisons», accueil de nouveaux enfants), de violents conflits éclateront au sein de l’ancienne maison. C’est en effet dans ce lieu que les dynamiques d’emprise joueront de la violence de la dépossession. Là, les murs ont leur histoire ; chaque chose possède une place, témoignage des compromis qui ont permis en son temps à un groupe d’assurer les fonctions indispensables au vivre ensemble. Les lieux sont psychisés antérieurement à l’arrivée des nouvelles personnes. Dans ce temps de restructuration, aux «Terrasses», on est dans une configuration proche de ce qui se joue dans le renouvellement de tout groupe : les nouveaux professionnels ont à composer avec une configuration bien établie. Dans ce cas de figure, il s’agit pour les anciens d’initier les «nouveaux» à «la manière de faire». Or dans ce contexte de transformation, et au vu de leur nombre, les nouveaux arrivants vont s’identifier à la rupture, au changement (ils sont les «agents du renouveau»), alors même que leurs anciens collègues visent à une continuité du projet institutionnel, et vont tenter de jouer une fidélité d’autant plus rigide qu’elle se sent menacée, et doute d’elle-même. C’est le refus qui dès lors s’érige en règle relationnelle : refus des identifications proposées par chacune des composantes groupales à l’autre partie.