S’extraire (de), et renoncer à la jouissance du trauma et à la jouissance du meurtre, telles sont les deux exigences de travail psychique requises des groupes professionnels et des sujets en leur singularité. Le trauma et le meurtre détruisent le déroulement temporel, ce flux indispensable aux humains pour inscrire leur trace, s’approprier leur histoire et poursuivre leur trajet identifiant. Les professionnels qui composent les institutions (du soin et du travail social) sont cycliquement confrontés à ce choix : succomber à la jouissance ou y renoncer.
«Dar no es lo que damos, sino lo que quisiéramos dar ; y esto no lo damos nunca, porque nunca lo poseemos.» Antonio Porchia (1943), Voix abandonnées - Trad. franç. 1990, Le Muy, Éditions Unes, p .110.