La cloche fait l’objet d’une théorisation de sa fonction et de ses différentes parties.
Les cloches pendant l’époque médiévale sont progressivement considérées comme de véritables instruments de musique. Plusieurs éléments nous permettent de l’affirmer : il faut se reporter aux représentations instrumentales qui figurent sur les manuscrits ou sur les tympans d’église. Les manuscrits qui constituent le support de ces représentations sont, pour la plupart, des psautiers médiévaux. La représentation de la musique comme expression artistique a été étudiée dans l’ouvrage d’Isabelle Marchesin (MARCHESIN, 2000). Les figurations musicales se regroupent en effet dans les incipit des psautiers où les auteurs ont généralement dessiné le roi David composant les psaumes. Pour composer ses psaumes, il s’accompagne le plus souvent d’un psaltérion. Il est de plus entouré d’instrumentistes qui peuvent ainsi lui jouer de façon détaillée sa mélodie. Ces instrumentistes sont généralement au nombre de quatre et sont des princes du roi David. Le plus souvent, les instruments représentés sont des cordophones 18 , tels des psaltérions, des harpes ou des vièles 19 . Les aérophones 20 ne sont que rarement figurés, du moins sur les enluminures les plus récentes. Les cloches ne sont pas représentées comme des instruments en tant que tels, mais comme des parties d’un plus grand instrument, le carillon. En effet, sur certaines représentations (voir entre autres la fig. 3 ou le folio 3 verso de la Bible de Worms (ms. Harley 2804), conservé à la British Library de Londres in MARCHESIN, 2000, p. 239), nous voyons une ou plus souvent deux personnes frappant à l’aide de marteaux sur des cloches au-dessus du roi David et plus rarement en-dessous de lui. Dans certains cas, ces cloches peuvent porter l’indication de la note. La cloche est donc bien considérée comme un instrument de musique pouvant être une assistance pour la composition. La cloche est alors considérée comme une référence sonore fiable (CLOSE-DEHIN, 1983 et CLOSE-DEHIN, 1985). Il est intéressant de noter que les personnages jouant du carillon ou des cloches à main ne sont jamais les princes, mais d’autres exécutants. Les représentations de carillons, lorsqu’elles sont accompagnées d’une indication musicale (note précisée pour chaque cloche : voir la fig. 3), nous indiquent quel type d’octave était utilisé. Ainsi, dans le cas du ms. Hunter 229, la gamme employée est l’octave diatonique et non chromatique. Toutes les notes utilisées sont des notes « naturelles » espacées d’un ton (sauf entre mi et la, et entre si et ut : un demi-ton seulement). La cloche est donc bien vue dans ce cas comme un instrument aux qualités sonores indéniables et qui peut être une assistance à la composition.
Instruments à cordes.
Des problèmes existent quant à l’identification véritable des instruments en fonction des termes utilisés dans les manuscrits médiévaux. En effet, les auteurs ont généralement eu recours au seul vocabulaire instrumental présent dans la Bible, sans nécessairement savoir distinguer les différents instruments.
Instruments à vent.