Dans les vies de saints, les extraits concernant les cloches ne sont généralement que des phrases assez courtes qui rapportent des évènements de la vie du saint. Ils sont donc peu précis. Nous trouvons des mentions dans plusieurs vies de saints, la plupart de ces vies ayant été rédigées durant le Haut Moyen Age. D’un point de vue chronologique, l’œuvre la plus ancienne est celle de Grégoire de Tours : vers 591, il rédige les Miracles de saint Martin, mentionnant des cloches avec des détails et des descriptions intéressantes.
La vie de saint Eloi qui a vécu durant la première moitié du VIIe siècle a été écrite vers 640 par saint Ouen juste après la mort d’Eloi et remaniée au VIIIe siècle par un évêque de Noyon (GAY, 1887, p. 395). Il s’agit donc de l’une des plus fiables pour nos discussions, et en particulier au sujet du problème de l’origine des cloches anciennes.
Une autre vie très importante pour notre étude a été rédigée au début du VIIIe siècle 28 . Il s’agit de la vie de saint Loup, évêque de Sens entre 614 et 626. Cette vie est la plus intéressante de toutes et comporte plusieurs passages mettant en scène les cloches de la cathédrale Saint Etienne de Sens (Vita Lupi, chapitre V, n. 21, in Acta Sanctorum, septembre, tome I, p. 262).
La vie de saint Guilhem duc de Gellone 29 écrite au cours du VIIe siècle comporte également des références aux cloches qui sont riches d’enseignements. La vie de saint Boniface sera rédigée en 754 par Willibald.
D’autres vies contiennent certainement des passages consacrés aux cloches mais ils sont très disséminés et le temps que nécessiterait une collecte totale des données n’est sans doute pas justifié par les connaissances que cela apporterait. Les apports essentiels sont repris à l’aide de ces extraits de différentes vies de saints que nous avons sélectionnées.
L’œuvre poétique de Walahfridus Strabon qui vécut entre 808 et 849 et qui fut abbé de Reichenau en 838 contient des mentions de cloches en plusieurs endroits. Les passages se limitent généralement à un ou deux vers mais les apports sont suffisamment conséquents pour être cités.
Elle est également connue par la Légende Dorée de Jacques de Voragine, datée du XIVe siècle.
Publiée entre autres en 1738 dans les Acta sanctorum ordinis Sancti Benedicti.