1.3.1.3. Les chroniques

Les chroniques que nous avons partiellement analysées (à partir des données fournies par GAY, 1887, DU CANGE, 1886, MORTET, 1911 et MORTET-DESCHAMPS, 1929 principalement) sont de plusieurs types selon qu’elles se rapportent à un pays en général ou à une abbaye (ou un autre édifice religieux).

Tout d’abord, les chroniques traitant d’un peuple ou d’une communauté humaine sont au nombre de deux. Pour le monde franc, nous trouvons les écrits de Grégoire de Tours : Historia Francorum et également ses autres ouvrages moins importants. Dans le monde anglo-saxon, nous trouvons au VIIIe siècle l’Histoire Ecclésiastique de Bède le Vénérable (écrite en 731).

Les chroniques d’abbayes sont très nombreuses et nous avons pu en exploiter plusieurs. Ses mentions sont assez intéressantes car elles traitent généralement de la construction (ou de la destruction violente) des édifices et donc de la mise en place, voire de la fabrication des cloches. Elles ne détaillent que peu les utilisations des cloches : modes de sonnerie, motifs de ces pratiques… Elles se trouvaient principalement citées dans les ouvrages de Mortet (MORTET, 1911 et MORTET-DESCHAMPS, 1929), mais également dans les autres recueils de textes. Les extraits cités dans MORTET, 1911 et MORTET-DESCHAMPS, 1929 concernent majoritairement les constructions d’édifice ou leur réfection suite à des incendies. La chronologie de ces documents s’étale sur une large partie du Moyen Age. Dans la majorité des cas, ces chroniques ont été rédigées après les évènements décrits, et souvent de nombreuses années après. En conséquence, leur apport historique relatif à la période d’apparition des cloches est à relativiser. Le plus ancien événement ayant trait aux cloches ³⁰ est cité dans les Gesta Abbatum Fontanellensium (MGH, Scriptores, vol. II, p. 284) : il s’est déroulé durant l’abbatiat de Teulsinde entre 734 et 738. Les autres chroniques que nous utilisons se répartissent entre cette période et la fin du XIIe siècle principalement.