1.3.3.1.2 Relevés

Nous présentons dans ce paragraphe les méthodes de relevés que nous avons utilisées pour collecter l’ensemble des données nécessaires à la réalisation de ce travail. Les relevés se veulent les plus complets qu’il est possible. Elles sont avant tout une synthèse de méthodes existant par ailleurs. Elles s’organisent autour de plusieurs points :

  1. Données génériques externes à la cloche. Il s’agit des données concernant l’installation des différentes cloches, les possibilités d’accès, l’état de l’installation… Elles ne révèlent presque rien de l’installation d’origine et n’ont donc pas été exploitées dans le présent travail mais simplement archivées (exemple de fiche de relevés : fig. 35);
  2. Données campanaires classiques. Ce sont les mesures normales, c’est-à-dire mesure du diamètre à l’ouverture, de la hauteur verticale, de la hauteur tangentielle, de l’épaisseur de la pince, du type des ansesPour la définition de ces termes, voir l’annexe VIII Lexique et vocabulaire technique des fondeurs de cloches.. Ces données ont été prises en compte à l’exception du type des anses. En effet, il ne semble pas que cet élément fournisse beaucoup de renseignements sur l’histoire générale des cloches. Les anses simples qui sont les plus anciennes ont servi ensuite à la suspension des pièces de petites tailles avant de disparaître définitivement. Dans quelques cas, elles sont ornées de motifs particuliers : protomes de lion à Orléans (45) ou têtes de personnage parfois grotesques. De tels motifs sont plus l’illustration d’une certaine liberté du fondeur que la marque d’une évolution typologique. Ces données sont celles qui sont notées lors de tout relevé campanaire, y compris sur des cloches plus récentes ;
  3. Etude des inscriptions et décors. Cette étude correspond aux relevés des inscriptions et à l’interprétation des décors lorsque cela est possible. Le relevé de ces inscriptions s’est évidemment effectué selon les normes classiques de telles opérations, c’est-à-dire sans correction des fautes d’orthographeDe nombreuses lettres peuvent être inversées (en particulier le S). Dans ce cas, nous le mentionnons simplement en commentaire. ni développement des abréviations. Dans certains cas où les cloches présentent une finesse d’exécution particulière ou un décor très original, nous avons réalisé des estampages à la pâte à modeler desquels nous avons ensuite tiré des positifs en plâtre (cf. fig. 36). En particulier, nous avons essayé de mouler les marques de fondeur que nous avons rencontrées ;
  4. Relevé du profil. Cette étude n’est pas effectuée lors des relevés campanaires classiques. Ce relevé a été réalisé à l’aide d’un conformateur tels ceux utilisés pour le dessin de céramiques. Les morceaux de profils obtenus sur le terrainIls n’existent pas de conformateur de 2m de longueur, ce qui aurait été une difficulté de manipulation. ont ensuite été numérisés et assemblés à l’aide du logiciel Adobe Illustrator. Le relevé par section présente l’avantage de permettre une manipulation très facile des profils. Un tel relevé permet l’étude de l’évolution des profils, élément totalement nouveau en archéologie campanaire ;
  5. Relevé photographique. Nous l’avons systématisé de la façon suivante : photographie générale et photographie de détail. Dans certains cas (décor de grande qualité, originalité technique…), nous avons réalisé plusieurs photographies de détail, la première représentant toujours un décor et une partie de l’inscription. Certains détails montrent des aspects techniques : soudures, irrégularités dues à la fonte… ou les médaillons de signature des fondeurs (ces derniers éléments sont rares) ;
  6. Relevé sonore. Sur le terrain, ce relevé consiste en un enregistrement du son de la cloche de qualité numérique à l’aide d’un enregistreur de MiniDisc SONY MZ-R30 et d’un microphone SONY E-MS907. Le tintement de la cloche est obtenu de deux façons : soit lors d’une sonnerie horaire mettant en œuvre l’objet de notre étude, soit par un tintement manuel de la cloche lorsqu’elle n’est pas en fonction, à l’aide du battant ou en donnant un coup de poing en l’absence du battant. Le son a ensuite été transféré sur ordinateur (cf. CD joint) puis analysé à l’aide du logiciel AMADEUS, développé par Martin Hairer, étudiant en mathématiques de l’Université de GenèveVoir Annexe IX. . Ce logiciel permet d’obtenir un sonogramme (cf. fig. 25) représentant l’intensité de l’émission sonore en fonction de la fréquence. Nous pouvons donc connaître les fréquences d’émission sonore de la cloche et la note de la principale et aussi des harmoniques. Nous connaissons également ainsi les décalages par rapport à la note juste (selon nos normes actuelles, le logiciel prenant en compte le la dit allemand à 440Hz). Cet élément vient compléter l’étude des profils.