1.4.2.3. Les fouilles de structures campanaires

Nous présentons principalement les fouilles archéologiques qui ont fait l’objet d’une véritable étude des structures campanaires découvertes. En effet, si les sites médiévaux ayant livré des structures campanaires sont nombreux, les structures campanaires n’ont été que rarement étudiées de façon complète. L’intérêt des fouilleurs est généralement lié à la bonne conservation de la structure comme lors de la fouille de Vagnas (07 : LAFORGUE, 1970) ou aux grands nombres de moules et donc à l’importance de l’atelier temporaire comme à l’église St Julien de Caen ⁷³ (14 : LEROUX, 1991). Il convient ici de définir ce qu’est une structure campanaire lors de sa découverte sur un chantier de fouille. Il s’agit le plus souvent ⁷⁴ d’une ou plusieurs fosses contenant les restes d’une coulée (voir fig. 21 ou 651). Ces vestiges se présentent sous la forme d’une fosse fortement rubéfiée présentant au fond un aménagement servant de base au moule ⁷⁵ . Il s’agit le plus souvent de deux ou quatre murets supportant la base du moule. Ces murets sont séparés par des canaux qui permettent la circulation de la chaleur lors de la cuisson du moule. Lors de la fouille, la fosse est remplie des débris de démolition du moule particulièrement reconnaissables. Ces fosses sont généralement de plan piriforme : la partie de plus fort diamètre constitue la véritable fosse du moule alors que la partie plus petite forme un alandier pour l’alimentation du feu. Ces fosses qui peuvent être créées pour un seul moule ou plusieurs sont parfois accompagnées de vestiges du four de fusion du métal. Il ne subsiste généralement de ce four que le cendrier qui est une petite fosse creusée dans le sol et remplie de charbons et de goutelettes de bronze. La superstructure a été arasée après la coulée pour permettre la réfection du sol et la reprise des activités normales de l’église. Une structure campanaire est donc un atelier à part entière même si nous n’en retrouvons généralement que les structures fossoyées.