1.4.2.3.1. Les publications disponibles ; la datation des structures

Parmi les structures publiées et que nous présentons ci-après, toutes les périodes chronologiques ont livré des découvertes. La structure la plus précoce est celle d’Alet (LANGOUET, 1983) ou celle de Winchester (COLLIS et al., 1978), ces deux structures datant du IXe-Xe siècle. Certaines structures fouillées en Allemagne peuvent dater également de la période carolingienne (voir DRESCHER, 1999 au sujet de l’atelier de Vreden en particulier). Les plus récentes datent des XVIIe et XVIIIe siècles : Lugano (DONATI, 1981), St Julien de Caen (LEROUX, 1991) et St Germain d’Auxerre 76 . Les datations reposent généralement sur la stratigraphie du site et les typologies céramiques 77 . Occasionnellement, des datations par le radiocarbone ou la thermoluminescence ont été effectuées (GIOT et MONNIER, 1978).

Les fouilles archéologiques des années 1970 ont amené un intérêt certain de quelques fouilleurs pour les structures campanaires. L’une des premières est celle de Vagnas (07 ; LAFORGUE, 1970 : voir fig. 6).

Durant l’année 1978, de nombreuses études de structures campanaires voient leur publication aboutir dans divers pays d’Europe (voir en particulier les sites de Winchester dans COLLIS et al., 1978 et celles de St Urnel dans GIOT et MONNIER, 1978). Ces publications s’intéressent principalement à la datation des structures. Deux de ces ateliers sont assez précoces et remontent au Xe ou XIe siècle. Dans la mesure du possible, les auteurs esquissent la restitution du profil. Ces études peuvent être considérées comme des modèles qui prennent en compte autant que possible tous les paramètres qui peuvent être enregistrés par la fouille. On peut toutefois regretter qu’il n’y ait pas de tentatives de reconstitution de la dynamique générale de l’atelier et de l’espace total occupé par cette zone temporaire de travail. Ce n’était sans doute pas possible du fait de la conservation des vestiges.

La fouille du prieuré de St Symphorien du Buoux (FIXOT et BARBIER, 1983) puis celle de l’archevêché d’Aix-en-Provence (FIXOT et al., 1986) ont permis à Michel Fixot d’étudier deux ensembles de moules de cloche assez proches géographiquement l’un de l’autre. Dans le premier cas, l’étude est assez complète et donne la restitution partielle d’un profil. Dans le second cas, la découverte de quelques fragments de chape portant des traces de certaines lettres de l’inscription a amené la publication du dessin de ces fragments et nous permet de restituer une partie de l’inscription.

Il convient également de signaler les nombreuses découvertes de structures campanaires effectuées à partir des années 1970 par Jean-François Reynaud. Ces structures sont la base de nos mémoires de maîtrise et de D.E.A. (GONON, 1994 et 1996). Ces moules ont été découverts sur les sites de l’église St Just et de la cathédrale St Jean de Lyon (69), à l’église St Jean-Baptiste de Meysse (07) et au prieuré de Salaise sur Sanne (38). Tous ces sites sont présentés plus en détail dans le corpus et également dans GONON, 1995. Tous ces moules peuvent être datés par la stratigraphie du Moyen Age (du XIIe au XVIe siècle) et sont dans des états de conservation qui autorisent des restitutions de profil assez fiables. De plus, la bonne conservation générale de ces ateliers temporaires, en particulier à Salaise sur Sanne, permet d’envisager une étude spatiale de ces installations.

En Rhône-Alpes également, il faut signaler les découvertes de Monique Jannet-Vallat à l’église St Georges de Vienne (38) (JANNET-VALLAT, 1987 : moules du XIIe et du XVIIIe siècle) et de Jean-Michel Poisson sur les sites des Tours de Montmayeur (commune de Villard Salet (73), structure du XVe siècle ?) et de St Rambert d’Albon (26).

En Angleterre, quelques fouilles se sont concentrées sur des ateliers de fondeurs sédentaires connus par les archives et ont été publiées de façon détaillée. A Salisbury, l’atelier du fondeur John Barbur qui a exercé durant la fin du XIVe et le début du XVe siècle a été fouillé (CHANDLER, 1983). De même, à Deansway dans le Worcester, un autre atelier permanent de la même période comprenant un four de réverbère a été étudié : COOPER et al., 1988. En 1993, à l’issue de la fouille complète de l’atelier de la Bedern Foundry, le York Archaeological Trust a effectué une publication complète de cette fouille : RICHARDS, 1993. Cette fonderie a été fouillée dans la ville de York.

Certains ateliers de fondeurs allemands ont été publiés de façon détaillée dans des catalogues d’exposition. Ainsi, l’étude de Hans Drescher (DRESCHER, 1999) sur les cloches fondues à Vreden à la fin du IXe siècle est très intéressante. De plus, il faut signaler que cette étude est extraite d’un travail plus général d’études des structures campanaires d’Allemagne du Nord réalisées entre le IXe et le XIIIe siècle. Ce travail est malheureusement non publié.

Pour ce qui est des fouilles archéologiques, d’autres articles signalent les structures fouillées en proposant des datations mais généralement pas d’étude détaillée. Certaines publications de fouilles de moules de cloche se limitent à signaler la découverte de ces structures et de proposer les coupes des fosses correspondantes 78 .

Notes
76.

Fouilles de Christian Sapin.

77.

De nombreux tessons sont généralement retrouvés dans les fosses.

78.

Cette publication des coupes ne me semble pas capitale car le remplissage des fosses de l’atelier est généralement effectuée dès la sortie des cloches et ne correspond donc qu’à un fait archéologique, qui est le fonctionnement de l’atelier. La distinction de plusieurs phases me paraît artificielle.