2.1.1.2.2 Les glas et autres évènements religieux

Le texte de Bède le Vénérable (Histoire Ecclésiastique, livre 4, chapitre 23), écrit en 731 nous indique l’utilisation qui pouvait alors être faite des cloches dans un cadre monastique hors des pratiques courantes :

‘Dominus omnipotens obitum Hildae in alio longius posito Monasterio (quod ipsa eodem anno construxerat, et appellatur Hacanis)manifesta visione revelare dignatus est. Erat in eodem Monasterio quædam Sanctimonialis femina, nomine Begu, quæ triginta et amplius annos dedicata Domino virginitate in monachica conversatione serviebat ; hæc tunc in dormitorio Sororum pausens, audivit subito in aere notum campanæ sonum quo ad orationes excitari et convocari solebant…’ ‘Le maître omnipotent s’approchant de Hilda en ce monastère isolé (qui avait été construit il y a de nombreuses années et que l’on appelait Hacanis) l’a jugé digne de recevoir cette vision. Dans ledit monastère, se trouvait une femme consacrée à Dieu du nom de Bégu qui depuis plus de trente ans qu’elle était nonne avait permis la bonne marche du monastère ; à ce moment-là, se reposant dans le dortoir des sœurs, elle entendit subitement le son connu de la cloche de bronze qui les incitait à se rendre à la prière.’

Dans ce texte qui relate la vie de l’abbesse Hilda 98 , la nonne Bégu entend la sonnerie particulière de la cloche qui annonce la mort de cette abbesse. Elle entend précisément « in aere notum », c’est-à-dire la note dans l’air. Il précise également les conditions habituelles des sonneries : elles s’effectuent « ad orationes excitari et convocari ». Elles servent donc à appeler aux offices sans que les autres fonctions semblent courantes. En particulier, le glas pour lequel elles sont dans ce cas utilisées ne semble pas une pratique fréquente puisque la sœur Bégu qui l’entend en pleine nuit en semble surprise.

Aucune autre sonnerie religieuse particulière n’est signalée. En particulier, nous ne trouvons pas de mentions particulières pour les grandes fêtes religieuses telles Pâques ou Noël. Ces fêtes ne donnaient sans doute pas lieu à des sonneries spécifiques. Il n’est de plus pas surprenant que nous ne connaissions pas de mentions de sonneries pour des naissances car la plupart des textes qui nous sont parvenus traitent du monde monastique et non du monde séculier.

Notes
98.

Cet épisode particulier traite de sa mort.