Comme pour les glas et les sonneries religieuses exceptionnelles, nous ne possédons qu’une mention de tocsin. Cette mention se trouve dans la règle de saint Benoît d’Aniane, plus précisément dans un épisode se rapportant à sa vie :
‘Concurrunt pariter media ferme nocte ad ecclesiam, ubi ipse Pater perveniens primus signi funem arripuit ( Cartulaire des Abbayes d’Aniane et de Gellone , cartulaire d’Aniane, édition Cassan et Meynial, p.18) ’ ‘Ils se rassemblèrent au milieu de la nuit dans l’église où le père [saint Benoît] lui-même arrivé le premier secoua vigoureusement la corde du seing.’Il s’agit sans doute d’un tintement, puisque l’on parle de percussion de la cloche. La sonnerie décrite dans cet extrait est d’un type particulier puisqu’il s’agit dans sa forme comme dans sa fonction d’un tocsin 99 (mot composé de deux racines : toc signifiant toucher, taper et seing dérivant de signum et signifiant cloche) sonné pour prévenir la population d’un danger important et fréquent dans les régions situées au nord de Montpellier : une inondation. On voit donc que la cloche pouvait occasionnellement servir de mécanisme d’alerte de toute une population.
Par le biais de ces quelques extraits, nous voyons que dès le VIIIe siècle, la cloche n’a plus seulement sa fonction unique de convocation aux offices : les cloches servent également à annoncer les grands évènements de la vie religieuse comme le décès de la mère supérieure. La fonction religieuse n’est pas non plus exclusive puisque lors d’une inondation, saint Benoît d’Aniane n’hésite pas à tinter la cloche de l’église pour avertir la population du danger imminent. Si la fonction première est donc bien la convocation aux offices, les autres utilisations sont très rapidement mises au point et mises en pratique par de grands personnages.
Le terme n’est pas utilisé.