Les textes antérieurs au VIIIe siècle ne sont pas clairs sur la nature du métal de ces cloches. Par contre, ultérieurement, les mentions indiquent le plus souvent clairement que les cloches sont de bronze. Les cloches encore conservées sont divisées en deux types : d’une part les cloches de fer qui paraissent les plus anciennes ; d’autre part, des cloches en bronze coulé déjà « modernes » dans leur technique de fabrication. Les textes de l’époque mérovingienne nous montrent qu’effectivement, deux compositions se côtoyaient. Le poète carolingien Walahfridus Strabon est le seul qui nous parle en même temps des deux compositions 114 .
Les cloches de fer n’ont pas été analysées et nous ne pouvons donc préciser véritablement leur composition.
Les cloches de bronze que nous pouvons classer comme datant du Haut Moyen Age ne faisaient pas toutes partie de notre corpus de départ. Ce sont la cloche 2 de Géhée (36), celle du Puy-en-Velay (43 : GALLAND, 2000) encore en place à l’Hôtel-Dieu jusqu’en 2000 et enfin la cloche de l’abbaye de St Benoît-sur-Loire (45). Cette dernière est une découverte archéologique et présente donc la patine traditionnelle des bronzes archéologiques : teinte verte accompagnée de légers soulèvements de surface. Cette patine est actuellement sans évolution. D’autres cloches du Haut Moyen Age et fabriquées en bronze sont connues dans le reste de l’Europe. Ce sont les cloches de Canino pour l’Italie (ROHAULT DE FLEURY, 1888, t. XL, pl. 1, cloche conservée au musée du Vatican), les fragments de la cloche de Oldenburg 115 et celle de Haithabu 116 ainsi que celles qui avaient été fabriquées au cours du IXe siècle pour l’église de Vreden 117 . Les cloches étrangères tant italiennes qu’allemandes ont été retrouvées lors de fouilles archéologiques. Certaines de ces fouilles sont anciennes. La datation de la cloche de Canino découverte à la fin du XIXe siècle (ROHAUT DE FLEURY, 1888) peut donc être discutée. Cependant, de façon certaine, il s’agit d’une cloche très ancienne. Toutes ces cloches sont réalisées en bronze coulé, c’est-à-dire selon des techniques sans doute assez proches entre elles et proches des techniques actuelles.
Les textes ne nous informent qu’occasionnellement de la composition des cloches, en particulier des bronzes. Seul le texte de St Gall se rapportant au moine fondeur Tancho (voir ci-après, 2.1.2.2.1) nous informe de la composition des cloches par le biais de paroles prêtées au moine.
Au vu des analyses existantes et des observations de patine des cloches qui n’ont pu être analysées, deux types de bronze semblent se côtoyer durant cette période et ces deux formes métallurgiques correspondent à des pratiques différentes. D’une part, il y a sans doute eu utilisation d’un bronze proche de celui décrit par le moine Théophile (THEOPHILE, 1980) et d’autre part, il semble qu’un autre type de bronze contenant du plomb a également été utilisé.
Voir ci-après 2.1.2.3.1.
Holstein, Allemagne, publiés dans DAS REICH DER SALIER, 1992, datée du IXe-Xe siècle.
Schleswig, Allemagne, publiée dans DAS REICH DER SALIER, 1992, datée du milieu ou de la seconde moitié du Xe siècle.
DRESCHER, 1999.