L’évolution du clocher est connue tant par les édifices conservés que par les textes qui nous sont parvenus. Les textes qui nous intéressent particulièrement ici sont extraits des chroniques des abbayes. Ils ont été publiés le plus souvent dans MORTET, 1911.
A la fin du Xe siècle, certains édifices ne semblent pas présenter de tours massives. En effet, durant l’abbatiat d’Amalbert entre 950 et 986, l’abbaye St Florent de Saumur présente encore un clocher de bois :
‘In porticu basilicae, quatuor unius altitudinis erant maceriae, super quas, in alia fabrica lignorum signa majora congruentis magnitudinis dependebant ;… ( Historia sancti Florentii Salmurensis , in Chroniques des églises d’Anjou , publiées par Marchegay et Mabille, Soc. Hist. de France, 1869, pp. 241-243) ’ ‘Dans le portique de la basilique, se trouvaient des murs de clôture montant au quart de la hauteur au-dessus de quoi de grands seings de dimensions concordantes pendaient dans une construction de bois…’De grandes abbayes comme celles-ci étaient donc encore à la fin du Xe siècle équipées de clochers construits en bois. De tels clochers devaient néanmoins avoir une taille respectable puisqu’ils pouvaient porter des cloches de dimensions correctement proportionnées entre elles 444 . Ces structures sont sans doute à rapprocher d’une autre plus récente que nous avons observée à Villemaur-sur-Vanne. Dans cette tour de guet du XVe siècle reconvertie anciennement en clocher, seul le soubassement d’une élévation d’environ 30cm est une maçonnerie de galets. Les poutres formant l’armature de la tour sont ancrées dans le soubassement avec un fruit assez important. L’ensemble de l’édifice est couvert de tavaillons qui le protègent de la pluie. Il est probable que le clocher décrit par le chroniqueur de St Florent était de ce type.
Ceci appelle un développement sur les qualités musicales de ces cloches. Nous le développons précédemment en 2.2.1.