3.1.4 Le son des cloches gothiques : synthèse

A l’issue de l’étude détaillée de ces ensembles composés de plusieurs cloches généralement de l’époque gothique ⁵³⁸ , il apparaît que ces ensembles nous permettent d’approcher les goûts musicaux de l’époque. Par conséquent, ils apportent des éléments nouveaux pour l’étude de la musique médiévale. Ainsi, l’écart entre deux notes formant un « accord ⁵³⁹  » est généralement de deux demi-tons soit une note naturelle. De plus, la différence de ces notes par rapport à la valeur dite juste de nos jours ⁵⁴⁰ est généralement assez faible mais ne peut pas être chiffrée de façon fiable et constante. En effet, les valeurs enregistrées pour l’époque gothique sont très variables, tantôt supérieures et tantôt inférieures à la normale actuelle. On ne peut donc pas proposer une norme d’écart entre la période gothique et nos jours. Il semble que les normes sonores n’étaient pas été établies à cette époque ⁵⁴¹ . Cependant, des connaissances musicales existaient de façon certaine et permettaient de calculer plus ou moins précisément la note obtenue. Les principes mathématiques régissant la musique étaient connus par le biais des grands traités musicaux qui reprenaient entre autres les travaux de Pythagore ⁵⁴² . Au vu de l’évolution très progressive des profils campanaires, il semble en effet que ces connaissances ne soient pas issues d’une étude théorique et mathématique mais plutôt de l’accumulation d’une longue pratique et aussi de la volonté des fondeurs de l’époque gothique de réaliser de véritables instruments de musique et non plus de simples instruments d’appel.