L’épaisseur de la cloche est un élément important pour améliorer ses performances musicales et principalement sa résistance dans le temps. L’épaisseur des cloches à la pince ne semble néanmoins pas tellement évoluer au cours de la période gothique. En effet, d’une valeur moyenne de 1,116 bords 582 au XIIIe siècle, elle diminue à 1,067 bords au XIVe siècle puis remonte à 1,092 bords au XVe siècle. La valeur la plus couramment enregistrée est de 1,1 bords. Dans certains départements (Cantal en particulier 583 ), elle se rencontre presque exclusivement. Au cours de toute la période, les cloches de l’époque gothique sont nettement plus épaisse que durant les périodes précédentes. Nous sommes très loin des fines cloches de fer battu connues pour le Haut Moyen Age ou de la cloche de bronze de Fleury. Quelques cloches ont des valeurs aberrantes : le plus souvent ce sont des valeurs très fortes. La majeure partie des cloches du corpus 584 a une épaisseur comprise entre 0,95 et 1,2 bords. Cependant, de nombreuses cloches ont une épaisseur d’environ 1,3 bords. La valeur la plus forte est enregistrée pour la cloche de Callac (22, cloche de 1418) : 1,59 bords.
Si l’épaisseur de la pince que l’on peut considérer comme stable à 1,1 bords durant toute la période gothique ne varie que très peu, cela montre que l’épaisseur atteinte dès le XIIIe siècle est un compromis optimal entre résistance, qualités sonores et coût de la pièce. La masse de bronze est suffisante pour assurer une bonne qualité sonore et une bonne stabilité dans le temps 585 . Dans son écrit, le moine Théophile ne précise pas l’épaisseur que doit avoir la cloche 586 mais il semble que parallèlement à la grande diffusion de la technique et des grands modèles de profils, se diffuse le modèle d’une épaisseur optimale. Cependant, des essais existent encore comme le montrent les valeurs extrêmes que nous avons enregistrées (voir tableau 2).
Le bord est l’ unité de mesure utilisée par les fondeurs. En fait, il s’agit d’un rapport permettant de reproduire à des tailles différentes le même profil si les différentes valeurs sont précisément connues. Il vaut 1/12e de la hauteur tangentielle.
Le cas de ce département est très particulier : la plupart des cloches inventoriées sont du XVe siècle et se trouvent dans une petite partie du département. Elles peuvent être le fruit du travail d’un seul fondeur.
Plus de 90%.
Pour preuve, il suffit de regarder le nombre de cloches de cette période qui nous sont parvenues. Cependant, certaines commencent à être particulièrement usées : ces cloches servent tout de même depuis près de sept siècles.
Il est d’ailleurs assez peu précis sur le tracé du profil, laissant sans doute cette partie à la discrétion des fondeurs.