Le culte rendu à la Vierge Marie est présent sur l’ensemble du territoire français actuel et plus généralement sur l’ensemble du domaine chrétien. Il apparaît donc très fréquemment dans l’iconographie et les inscriptions campanaires. Une région se distingue néanmoins par l’omniprésence de ce culte. Toutes les cloches conservées dans l’ouest du Massif Central (Cantal, Creuse, est de la Corrèze et ouest du Puy-de-Dôme) présentent un aspect du culte marial (voir cartes 9 et 12). Ce thème est figuré de deux façons : soit une représentation de Vierge à l’Enfant qui est presque systématique ; soit une inscription, le plus souvent l’Ave Maria (formule n° 7). Sur certaines cloches, les deux motifs sont associés et montrent ainsi la place toute particulière de la Vierge dans le culte chrétien de ces régions. Au vu de ces ornementations où le Christ lui-même est moins représenté que sa mère, le personnage le plus important est effectivement la Vierge qui relègue les autres saints au second plan.
Nous ne distinguons pas ici un culte spécifique à une région mais plutôt une expression très forte d’un culte dans une région. Il se fait presque au détriment de tous les autres cultes. Il convient néanmoins de signaler dans ce domaine une cloche particulière qui montre les particularités des croyances. Sur la cloche de Veyrières (19) qui présente un programme iconographique laissant une large part à la Vierge Marie, figure l’une des rares représentations de saint Pierre ainsi que celle de saint Jacques. On remarque donc dans ce domaine que les seuls personnages représentés hors du Christ et de sa mère sont issus de l’entourage immédiat 654 de ces deux grandes figures de la religion chrétienne. Les croyances de cette région sont donc centrées sur les personnages des origines du christianisme et ne semblent pas tellement « se disperser » dans la pratique d’un culte important aux saints qui se sont multipliés au cours des premières périodes du Moyen Age.
En l’occurrence les apôtres.