3.3.4.2.2 Le culte de sainte Agathe

A la différence du culte rendu à la Vierge, ce culte se marque dans le bronze des cloches uniquement par le biais des inscriptions. L’inscription de son tombeau est en effet selon le chanoine Fouilloux (FOUILLOUX, 1825) qui suit la tradition : Mentem sanctam spontaneam honorem deo et patrie liberacionem. Cette formule se trouve fréquemment reprise sur les cloches d’un large sud-est de la France (voir carte 9). Dans cette région, le culte de sainte Agathe a donc eu une grande importance qu’il conserve encore de nos jours. La forte fréquence des inscriptions de ce type nous indique que l’implantation du culte de cette sainte est précoce, remontant au moins au XVe siècle. Aucune représentation ne peut être identifiée comme étant celle de la sainte. La transmission de son culte s’est donc opérée par les inscriptions figurant sur son tombeau.

Cette sainte est actuellement et sans doute depuis un temps assez long la patronne des fondeurs de cloche. C’est sans doute l’un des éléments importants ayant contribué à la large diffusion de l’inscription de son tombeau sur les cloches. Il est possible que les fondeurs ait utilisé cette inscription lorsque les commanditaires ne précisaient pas leur désir et laissait le choix à l’appréciation du fondeur.

Il faut rappeler que cette sainte a vécu en Sicile au premier siècle de l’ère commune. Cette vierge a refusé son mariage pour ne pas renier sa foi. Elle a alors été enfermée en prison après que ses seins eurent été coupés. Elle a été guérie de ce mal par une visite de saint Pierre apôtre dans sa geôle. Elle meurt tout de même dans sa prison (Bénédictins de Ramsgate, 1988).