Les fondeurs anglais sont très tôt sédentarisés comme l’ont montré les fouilles pratiquées sur certains ateliers permanents dont l’activité s’est déroulée parfois sur plusieurs siècles. Les sites majeurs sont la Bedern Foundry de York 658 et la fonderie de Salisbury 659 . Sur ces sites, nous voyons des installations permanentes de fondeurs qui a livré de très nombreux vestiges de moule. Dans ce cas, il est donc évident que les fondeurs sont sédentaires mais il s’agit d’un milieu urbain. La fonderie d’York a débuté sa production durant l’époque romane.
Ces ateliers, en particulier celui fouillé à York (RICHARDS, 1993 et voir fig. 937), sont organisés autour d’une grande cour qui permet la desserte des différents espaces nécessaires à la production des cloches. Les cloches n’ont pas été produites dans des espaces à ciel ouvert mais dans des espaces couverts où les fondeurs pouvaient travailler à l’abri des intempéries. Compte tenu des données issues des fouilles, il est possible de restituer un atelier sans doute assez proche de celui représenté dans l’Encyclopédie (ENCYCLOPEDIE, 1751-1780 et annexe III). Les espaces fermés permettaient également le stockage des diverses matières nécessaires au travail : l’argile pour la fabrication du moule, le bois pour la cuisson du moule et la fusion du métal et le métal ainsi que les éléments permettant le tracé des profils et la réalisation des décors. Il ne semble pas que des vestiges de moules de décors ont été découverts.
On remarque donc que des fondeurs anglais se sont très vite sédentarisés en milieu urbain. Cependant, ce mouvement n’est pas général : les fontes pour les édifices ruraux demeurent effectuées par des fondeurs itinérants (voir les fouilles de Winchester dans COLLIS et Al., 1978). Il faut en effet comprendre que les fondeurs se sont sédentarisés lorsqu’ils pouvaient ainsi avoir des revenus suffisants pour vivre.
RICHARDS, 1993.
CHANDLER, 1983.