3.4.1.2.4 Les premiers fondeurs du Bassigny

3.4.1.2.4.1 La première famille : les Bezot

La première famille 675 très importante du Bassigny est celle des Bezot que nous retrouverons en pointillé présente jusqu’au XVIIIe siècle. Quatre fondeurs se trouvent en fait mentionnés à l’extrême fin du XIVe siècle en 1398. Ils ont généralement travaillé ensemble par groupe de deux. Il est possible que Thomas Bezot ait travaillé en 1383 sur la réalisation des cloches de l’église Notre Dame de Dijon (21) où nous trouvons une signature sous la forme des lettres B et T entourant une cloche très évasée. Cette identification reste néanmoins sujette à caution en l’absence de documents d’archives.

Cette famille est très importante car il s’agit de la première qui se soit déplacée de façon importante au départ du Bassigny. Elle est originaire précisément du village de Bourg Ste Marie dans l’actuelle Haute-Marne. Les cloches de Dijon ne sont en fait qu’une étape sur leur trajet puisque nous les connaissons principalement actifs dans l’Hérault grâce aux dépouillements archivistiques presque exhaustifs que Joseph Berthelé a réalisés. Cette étude qui était restée principalement une accumulation de données relativement peu synthétisées nous montre que les fondeurs itinérants ne se sont pas contentés de collaborer entre eux mais ont également fait appel aux fondeurs locaux. Ils ont également formé des fondeurs locaux. En 1426, Jean Bezot a travaillé pour l’église Notre-Dame des Tables de Montpellier (34) avec Jean de Lagala, fondeur également de Bourg Ste Marie mais qui porte un nom sans doute modifié qui insinue que nous avons à faire à un fondeur local. Il est sans doute en voie d’intégration dans le monde méditerranéen. On voit que la communauté des fondeurs est une communauté où il n’existe pas de réelle concurrence et où tous les fondeurs sont les bienvenus puisque les fondeurs « étrangers » peuvent sans problème collaborer avec des fondeurs locaux.

De plus, on voit que débutent les grandes migrations de fondeurs. La famille des Bezot n’est pas présente de façon continue avec toutes ses générations mais il est probable que cela est dû à un déficit de documentation en archives. En effet, nous ne voyons pas pourquoi cette famille n’aurait exercé cette profession relativement lucrative (voir le compte de St Sulpice de Fougères en 2.2.2.3) qu’occasionnellement.

Notes
675.

Ou plutôt fratrie.