3.4.4.1 Les textes

Quelques textes permettent de voir que le don d’une cloche est le souci des seigneurs. Le don est parfois bien connu de tous puisque la cloche est alors « baptisée » du nom de son donateur. On ne parle pas alors véritablement de baptêmes mais la cloche est connue dans les environs sous ce nom. Ainsi, vers 1025, dans l’Historia sancti Florentii Salmurensis on trouve le surnom de la cloche offerte par le seigneur Gelduin et une autre baptisée sous le nom de « Voix de Dieu » :

‘Tria signorum praecipua tantum igni fuerunt subducta : scilicet, Vox domini vocatum, et aliud a seniore Gelduino compositum necnon memoratum ab ejus filio Gelduino factum. ( Historia sancti Florentii Salmurensis , in Chroniques des églises d’Anjou , publiées par Marchegay et Mabille, Société Historique de France, 1869 cité dans MORTET, 1911, p. 18) ’ ‘Trois cloches particulières furent fondues par un tel feu :sans doute celle que l’on appelle Voix de Dieu et une autre faite par le seigneur Gelduin et non faite à la mémoire de son fils Gelduin.’

Le même texte porte en note :

‘Factumque signum ab auctore suo, Gelduinus est dictum ; vocatur tamen ab soni puritatem Clarellas…’ ‘Ce seing est connu sous le nom de Gelduin par son auteur ; on l’appelle également Clarelle du fait de la pureté de son son…’

L’importance du commanditaire est ici portée à son paroxysme puisqu’il est même dans la note identifié au fondeur : « ab auctore suo, Gelduinus… ». Le souci du seigneur de soigner son image ainsi que de préparer sa place au paradis par des dons importants aux édifices religieux apparaît comme un souci majeur. Dans ce texte, on remarque que les noms ou plutôt les surnoms d’une cloche peuvent être nombreux : dans ce cas, nous trouvons une cloche baptisée « Voix de Dieu », ce qui atteste donc cette pratique, et une autre qui porte deux noms, « Gelduin » du nom du donateur et « Clarelles » du fait des qualités sonores.

Les commanditaires apparaissent bien comme des personnages qui souhaitent laisser dans l’avenir une trace de leur vie. Cela conduit dans certains cas à donner leur nom aux cloches qu’ils ont offertes.