3.4.4.2 Les inscriptions campanaires

Les plus nombreuses inscriptions se rapportant aux donateurs se trouvent dans le nord de la France. Elle porte le numéro 12 de notre typologie générale. Cette inscription témoigne de l’histoire des origines de la cloche. Elle mentionne les donateurs qui ont permis la réalisation de cette cloche. Nous pouvons distinguer cette catégorie en deux sous-ensembles : les inscriptions mentionnant des religieux, évêques, abbés… et celles qui mentionnent des donateurs laïcs, généralement des seigneurs (voire exceptionnellement le roi de France), mais aussi rarement des communautés. Dans ce type d’inscription, nous avons également regroupé les inscriptions où le fondeur a signé sa cloche autrement que par un sceau que nous avons considéré comme intégré à la décoration. Pour ces personnages, les deux possibilités de statut que nous avons mentionnées en 3.4.2 (laïc ou religieux) se retrouvent sans que la distinction ne soit très aisée.

Ces inscriptions témoignent de l’importance qu’ont pu prendre les cloches au cours de la période gothique : les donateurs ou les fondeurs n’hésitent plus à apposer leur signature, y compris sous la forme d’un sceau, pour témoigner dans le futur de leur générosité. Il s’agit donc d’un acte de fierté individuel qui témoigne du développement de l’individu au détriment du collectif. Par le développement de ce type d’inscription, nous avons le témoignage d’un état d’esprit qui caractérise la période gothique : l’affirmation de l’individu contre la société comme corps de plus grande importance. Pour l’art campanaire, ce changement se fait néanmoins pour une petite partie de la population : les seigneurs qui ont les moyens de payer des cloches et les fondeurs qui en signant leurs œuvres atteignent d’une certaine façon le statut de véritable artiste.