Nous trouvons fréquemment les armes des donateurs qui indiquent en quelque sorte la propriété de la cloche. Deux groupes peuvent être distingués : les armes de personnes et les armes d’institutions, généralement d’abbayes. La présence des symboles abbatiaux sur le sceau (croix…) permet généralement l’identification. Dans certains cas, le sceau représenté est celui du père abbé de l’époque et non celui de l’abbaye. Dans ce cas, la cloche est sans doute un cadeau de l’abbé lui-même pour commémorer son accession à la direction de la communauté. Les sceaux abbatiaux ont généralement une forme en amande que n’ont pas les sceaux nobiliaires.
Une autre catégorie d’armes nobiliaires peut être distinguée. Elles ne correspondent sans doute pas toujours au donateur. Ce sont les armes de France qui sont souvent figurées. Plus qu’un don direct du Roi, ce sont sans doute les témoins d’un acte d’allégeance volontaire ou forcé. Ces armes sont soit un blason en forme d’écu comportant trois fleurs de lys, soit une fleur de lys isolée. De plus, nous pouvons trouver des fleurs de lys utilisées comme séparateurs de l’inscription. Ce motif de fleur de lys se retrouve dans toute la France mais peut localement témoigner de certains épisodes de l’histoire de France telle la reprise en main de certaines régions. Il apparaît assez tardivement dans le courant du XVe siècle et demeure peu fréquent. Cette décoration de fleurs de lys est à rapprocher des frises de fleurs de lys que l’on rencontre également.
Parmi les décors armoriés concernant les donateurs, nous trouvons également les armes de ville qui témoignent d’une autonomie certaine des villes en question. Elles ne se trouvent en effet généralement pas accompagnées d’armes nobiliaires à l’exception des armes de France. Elles se distinguent par la présence de tour ou de couronnes crénelées au-dessus du blason lui-même. Nous pouvons en particulier signaler les cloches de l’église St Jean de Valence (26).
La forme la plus commune des armes est le blason ou écu simple. Ces armes sont réalisées par estampage comme les autres décors. Par leurs formes, nous pouvons dire qu’elles ont deux origines : soit le fondeur a récupéré une matrice de sceau utilisée pour le scellement des chartes 714 , soit il a réalisé un moule permettant de réaliser un estampage de plus grande dimension. Dans ce second cas, il faut noter que le fondeur qui est intervenu est doté de qualités de sculpteur puisqu’il n’hésite pas à refabriquer des moules nécessaires. Ce travail peut également avoir été fait par un sculpteur local. Ces décors se rencontrent dans toute la France et se multiplient à la fin du Moyen Age comme la mention des noms des parrains et marraines. Ils marquent le développement de la personnalisation de la société.
De petite taille généralement au regard de la cloche.