Le chapitre général de l’année suivante, qui commence le 23 mai 1222, dut désigner un nouveau maître de l’Ordre, après la mort de saint Dominique le 6 août de l’année précédente. Comme le rappelle la Chronica posterior Ordinis :
‘Le troisième chapitre général fut célébré à Paris, où fut élu frère Jourdain comme maître. Il n’avait pas encore passé deux ans et demi dans l’Ordre141.’Les memorialia du couvent de Limoges décrivent ainsi cette élection :
‘Cette même année [1221], avant le transfert des frères, mourut heureusement le vénérable, premier père, et fondateur de notre Ordre, le bienheureux Dominique, c’est pourquoi l’année suivante, à la fête de la Pentecôte, fut célébré à Paris le chapitre général, auquel participa le frère Pierre Cellan accompagné du frère Bricius. Alors, la grâce de Dieu inspirant, fut élu dans la concorde et la paix comme maître de l’Ordre, le frère Jourdain, d’heureuse mémoire, allemand par la nation, mais céleste par sa vie142.’Dès lors, Jourdain de Saxe prêcha, visita et affermit l’Ordre143. Trois études ont cherché à établir l’itinéraire de ses déplacements, celles de B. Reichert144, B. Altaner145 et H.-C. Scheeben146. A celles-ci, il faut encore rajouter les éléments de datation proposés par le P. Walz à partir des lettres de Jourdain147. Mais aucune des chronologies ainsi établies ne concorde148. Sans doute la remarque faite par le P. Planzer dans la recension du Jordan der Sachse de Scheeben est-elle exacte : les indications sont trop rares et trop dispersées pour arriver à un résultat certain149. Récemment, le P. Tugwell l’a affirmé à nouveau150. Il existe néanmoins quelques points fixes dans la chronologie de la vie de Jourdain de Saxe.
En 1223, le chapitre général est célébré à Bologne. Selon la Chronique de Sainte-Agnès, Jourdain introduisit Diane et les autres dans leur monastère, et leur donna l’habit le 29 juin :
‘Leur petit monastère une fois bâti, s’y rendirent maître Jourdain et d’autres frères du même Ordre, frère Guala, frère Venturin de Verone, frère Rodolphe de Fænza, frère Bernard le teutonique et d’autres frères, et l’[Diane] introduirent avec quatre autres dames de Bologne dans le petit monastère l’an du Seigneur 1233, dans l’octave de l’Ascension.151 ’Le 8 août, Jourdain participe à Brescia à la translation des reliques des saints Faustinien et Jovinien152. Il est possible qu’alors il parte pour Paris en passant par Besançon en automne153. En effet, les Vitæ mentionnent un passage de Jourdain à Besançon avant que les frères n’y possèdent un couvent, ce que l’évêque demande alors :
‘Une autre fois, passant par Besançon, avant que les frères y fussent établis, il tomba gravement malade. [...] Disons encore que l’évêque de cette ville et plusieurs autres se prirent d’une grande dévotion pour le Maître, à cause des marques de sainteté, qu’ils découvraient en lui. La vénération, qu’il leur inspirait, fut telle, qu’ils demandèrent instamment et reçurent à bref délai la fondation d’un couvent154.’En 1224, le nouveau couvent était érigé155. Jourdain serait-il passé cette même année à Rome. H.-C. Scheeben156 l’affirme en s’appuyant sur un passage du De apibus qui mentionne le pape Honorius III157.
En 1224, le chapitre général est célébré à Paris. Il est possible qu’après le chapitre, Jourdain parte pour Bologne, avec un passage dans le Midi afin d’arranger la venue de sœurs de Prouille au monastère de Bologne158, ce dont témoigne une lettre qui rapporte les arrangements faits avec le prieur de Montpellier159.
En 1225, le chapitre général est célébré à Bologne. Le 11 novembre 1225, Gérald de Frachet reçoit l’habit des mains du prieur Matthieu au couvent Saint-Jacques de Paris.160
En 1226, Jourdain prêche le carême à Paris. Le 25 mars, il reçoit la profession de Gérald de Frachet161. Il était présent à Paris depuis quatre semaines au moins. Les Vitæ fratrum 162 et une lettre de Jourdain rapportent ce même épisode :
‘Je ne veux pas cependant, très chère, que tu ignores la grâce que Dieu fait à notre Ordre ni comment nos frères croissent en nombre et en mérite. Depuis mon arrivée à Paris, vingt-et-un novices sont entrés dans l’espace de quatre semaines ; six d’entre eux étaient maîtres es-arts, les autres bacheliers, instruits et propres à l’Ordre163.’Le chapitre général est célébré à Paris.
Au printemps et au début de l'été de l'année 1227, le pape Grégoire IX concède à Jourdain différents privilèges164. Sans doute Jourdain est-il alors à Rome. De ce séjour à Rome date une sentence du 28 juin à propos d’un clerc et de son appartenance à l’Ordre165 De ce voyage à Rome pourrait correspondre une mention dans une lettre de Jourdain166. Le chapitre général est célébré à Bologne. Le 29 juin, Jourdain donne l’habit de l’Ordre aux sœurs de Sainte-Agnès, et parmi elles Diane d’Andalo167. H.-C. Scheeben place cette même année un voyage d’Italie en Allemagne168. Jourdain, après avoir quitté Vérone le jour de saint Laurent, prêche le 15 août à Trente :
‘Le jour de la Saint-Laurent, j’ai pu, avec la permission du médecin, quitter Vérone assez faible encore ; et j’ai repris des forces sur le chemin, de Vérone à Trente, si bien que le jour de l’Assomption, j’y ai prêché au peuple, et le lendemain aux clercs169. ’Le 23 octobre, il est à Magdeburg où il assiste au chapitre provincial:
‘Comme je ne doute pas que ta dilection ne t’ait rendue anxieuse à mon sujet, je veux t’instruire de mon état et que tu saches qu’après avoir quitté Vérone, le Dieu de notre salut rendant facile ma route et ajoutant des forces à mon corps débile, j’ai atteint Magdebourg le troisième jour après la fête de saint Matthieu ; là, les frères du couvent, qui avaient été longuement inquiets de moi, m’ont fait, entourés d’une foule de monde, une très joyeuse réception170.’H.-C. Scheeben propose encore pour cette année le trajet Bologne, Venise, Padoue171.
En 1228, le chapitre général est célébré à Paris. Il s’agit du premier chapitre généralissime. Comme d’autres chapitres, il créa quelques nouveaux textes, et, comme c’était un chapitre généralissime, il put les insérer dans les constitutions tout de suite172. Selon Borselli, Jourdain serait passé par Milan alors qu’il se rendait au chapitre, mais il n’indique pas de quelle source il a tiré ce rensignement173.
En 1229, le chapitre général est célébré à Bologne. Puis Jourdain prêche à Padoue, où entrent dans l'Ordre vingt-et-un écoliers, dont Albert le Grand :
‘D’ailleurs, vous avez été exaucées dans vos prières pour les étudiants de Padoue ; car peu après que j’eus réclamé vos prières à leur intention, vingt d’entre eux des meilleurs, sont entrés dans l’Ordre. Ayez donc soin de rendre maintenant d’abondantes actions de grâce au Seigneur, et cependant ne suspendez pas vos supplications174.’Durant l’été ou l’automne, Jourdain est à Gênes, arrivant de Verceil, prêt à s’embarquer pour Montpellier175. Puis Jourdain part pour le chapitre provincial de Teutonie, comme en témoigne une lettre de l’évêque de Liège176. On peut supposer qu’après le chapitre provincial, Jourdain se rendit à Liège pour répondre à la lettre de l’évêque, et que cette visite lui donna aussi l’occasion de connaître sainte Lutgarde d’Aywières. Selon Thomas de Cantimpré :
‘Lutgarde avait tellement aimé durant sa vie cet homme vénérable, et lui avait confiance en elle plus qu’en toute autre femme, tellement qu’il disait d’elle qu’elle était la mère et la nourrice de l’Ordre des prêcheurs tout entier177.’Puis le 23 octobre, jour de saint Séverin, Jourdain assiste à Cologne à la mort de son ami Henri178.
Au début de l’année 1230, Jourdain visite l’Angleterre179. Le 2 février, il est à Oxford180. Selon Nicolas Trevet, le premier chapitre provincial d’Angleterre eut lieu cette année-là181. Il n’est pas possible de dire s’il avait raison. En tout cas, si ce fut le premier chapitre de la province182, il est probable que Jourdain en inspira la célébration. On peut supposer que ce n’est pas pour le chapitre que Jourdain vint en Angleterre, mais il est pensable qu’il y vint parce que la province n’avait pas encore adopté la pratique des chapitres provinciaux exigée par les constitutions. A ce séjour de Jourdain en Angleterre est liée une campagne de prédication en milieu universitaire. Parmi les frères entrés dans l’Ordre en Angleterre à la suite de la prédication de Jourdain, figure sans doute Robert Bacon183. De ce séjour date l’amitié de Jourdain et de l’évêque Robert Grosseteste qui favorisera l’expansion du nouvel Ordre des prêcheurs184, ainsi qu’une visite aux franciscains de Londres185. Cette même année, le chapitre général est célébré à Paris.
En 1231, avant Pâques, Jourdain est à Padoue :
‘Tes prières et celles de tes sœurs se sont fait entendre victorieusement auprès de Dieu, qui nous a donné environ trente novices gradés dans l’université, lettrés, nobles, parmi lesquels plusieurs ont la maîtrise186.’Le chapitre général est célébré à Bologne. L’été, Jourdain est à Reggio, puis à Verceil :
‘Depuis que je t’ai quitté, Dieu a toujours été, heureusement, avec nous. Mais je crois que tu en sais assez au sujet de ceux qui sont entrés dans l’Ordre à Reggio ; je te demande seulement d’en rendre grâce à Dieu. Aussitôt à Verceil, je t’ai écrit. Nous n’y avons encore reçu qu’un seul novice, d’ailleurs très avancé dans ses études, mais j’espère que sous peu nous en recevrons plusieurs autres, s’il plaît à Dieu de nous les donner187.’L’été ou l’automne de cette même année, il amène huit novices à Milan, où il souffre d’un accès de fièvre alors qu’il se propose de partir pour l’Allemagne :
‘Tu as su, très chère, ce qui m’est arrivé ; et comment alors que je revenais de Verceil à Milan avec huit novices, bons et bien faits pour l’Ordre, et que je me disposais ensuite à passer en Allemagne, j’ai été pris d’une fièvre tierce188.’Du début de l’année 1232 peut être datée l’approbation par Jourdain de la réconciliation des prêcheurs de Chartres et du chapitre de la ville189. Le 27 février, Jourdain est à Milan190. Cette même année, le chapitre général est célébré à Paris. Alors qu’il s’y rend, Jourdain passe par Lausanne visiter l’évêque Boniface191.
En 1233, le chapitre général est célébré à Bologne. Le 24 mai de cette même année a lieu la translation des reliques de saint Dominique192. Huit jours plus tard, Jourdain expose à la vénération des frères le crâne de saint Dominique :
‘Huit jours plus tard, ce tombeau fut encore ouvert, en présence du podestat de Bologne et de beaucoup d’autres citoyens, du maître Jourdain, du prieur provincial et de beaucoup d’autres prieurs ou frères de l’Ordre. Alors maître Jourdain, tenant dans ses mains la tête du bienheureux frère Dominique, la fit baiser à quelque trois cent frères de l’Ordre des Prêcheurs qui ressentirent cet indéfinissable parfum193.’Du début de l’année 1234 pourrait dater le passage de Jourdain par le Saint-Gotthard alors qu’il se rend de Lombardie en Teutonie :
‘Dans un de ses voyages de Lombardie en Allemagne, il arriva à un bourg des Alpes, appelé Ursacia [Andenmatten], en compagnie de deux frères et d’un clerc séculier, qui plus tard entra dans l’Ordre et qui pourvut à leurs besoins dans ce lieu désert. (...]) Le maître se dirigea ensuite vers Toringia [Zurich] et arrivé dans une ville appelée Zugir [Zug]. (...) En arrivant à Vren [Altdorf], il trouva un prêtre depuis longtemps tourmenté de la fièvre quarte194.’De ce même voyage de Lombardie en Theutonie pourrait dater l’institution d’une prieure près de Zurich. Les Vitæ Fratrum indiquent seulement à propos d’un miracle fait par Jourdain après sa mort, qu' "il institua une prieure dans un monastère de sœurs195". Thomas de Cantimpré, en racontant le même miracle, est plus précis lorsqu’il écrit : "Dans la province de Souabe vivait récemment, comme nous l’avons appris des frères, une prieure de l’Ordre des prêcheurs (...) : elle fit venir le prieur de Zurich de l’Ordre des prêcheurs qui était le supérieur des sœurs196." Ce monastère pourrait être celui de Töss, fondé en 1233 et confié en 1235 aux frères prêcheurs de Zurich197. Le prieur dont parle Thomas de Cantimpré pourrait être Hugo Ripelin, premier prieur des prêcheurs de Zurich198.
Selon Scheeben, Jourdain n’assiste pas cette année-là au chapitre général qui est célébré à Paris :
‘Après que j’eus quitté la Lombardie, et que m’acheminant vers le chapitre, j’étais déjà parvenu à Trente, je retombai plus gravement malade, si bien que je fus empêché d’aller au chapitre général199.’A la fin de l’été, Jourdain est à Strasbourg, d’où il rentre en Lombardie :
‘Je n’avais pu encore arriver au terme de mon voyage, car le messager du prieur provincial m’a retrouvé à Strasbourg, en la vigile de la Saint-Sixte (5 août)200.’En 1235, le chapitre général est célébré à Bologne. A nouveau, Jourdain est empêché d’y assister201. L’automne, Jourdain part pour Paris où il est le 9 octobre :
‘Comme je sais que vos cœurs sont souvent inquiets de moi, sachez qu’aidé par vos prières, et le Seigneur aplanissant ma route, j’ai traversé sain et sauf, après avoir quitté la Lombardie, la Provence, l’Allemagne, la Bourgogne et la France, et que je suis arrivé à Paris d’où je vous écris cette lettre, après la fête de saint Denis202. ’En 1236, le chapitre général est célébré à Paris. Il s’agit d’un chapitre généralissime. A la fin de l’année sans doute, Jourdain part visiter la province de Terre sainte et les lieux saints203.
Chronica posterior, p. 326 : "Celebratum est tercium capitulum generale Parisius, in quo electus est frater Iordanis in magistrum, licet nondum complesset in ordine duos annos et dimidium."
DOUAIS, Les frères prêcheurs de Limoges, p. 25 : "In ipso autem anno, ante mutationem fratrum, obiit fœliciter venerabilis et primus pater et institutor nostri ordinis Beatus Dominicus, et ideo sequenti anno in festo Pentecostes celebratum fuit Parisiis capitulum generale, ubi interfuit fr. Patrus Cellani cum supradicto fr. Briccio. Tunc vero, inspirante Dei gratia, electus est concorditer et pacifice in Magistrum Ordinis frater Jordanis Theutonicus natione, sed conversatione cœlestis."
A propos de la première législation de l’Ordre, voir Thomas RIPOLL, Antonin BREMOND, Bullarium ordinis prædicatorum, tomus primus, ab anno 1215 ad 1280, Rome, 1729 ; Vincent LIGIEZ, Pie MOTHON: "Regesta romanorum Pontificum pro S. Ordine Fratrum prædicatorum ex Vaticanis codicibus aliisque fontibus decerpta", ASOP 5 (1897), pp. 183-188 ; 246-251 ; 307-315 ; 368-380 ; 6 (1898), 436-444 ; 485-508 ; 566-572 ; 614-635 ; 7 (1899), 48-63 ; 108-128 ; 250-256 ; 373-384 ; 8 (1900), 494-512 ; Vincent LIGIEZ, Pie MOTHON, Epitome Bullarii Ordinis Prædicatorum, Rome, 1898 (il s’agit d’une nouvelle version de la publication précédente, avec des différences de numérotation relevées par TUGWELL, The evolution, p. 24) ; A. H THOMAS., De oudste Constituties van de Dominicanen, Louvain, 1965 ; Bernard HODEL, "Les constitutions primitives, un état des lieux", Mémoire Dominicaine 13, Paris, 1999, pp. 38-45. Il faut relever ici le rôle de Jourdain dans l’évolution des structures provinciales, comme par exemple en Pologne, voir TUGWELL, The evolution, p. 60.
Benedictus Maria REICHERT, "Das Itinerar des zweiten Dominikanergenerals Jordanis von Sachsen", Festschrift zum elfhundertjährigen Jubiläum des deutschen Campo Santo in Rom, herausgegeben von Stephan Ehses, Freiburg im Brisgau, 1897, pp. 153-160.
Berthold ALTANER, Die Briefe Jordans von Sachsen, des zweiten Dominikanergenerals (1222-1237), Texte und Untersuchungen, QF 20, Leipzig, 1925.
Heribert Christian SCHEEBEN, Beiträge zur Geschichte Jordans von Sachsen, QF 35, Vechta-Leipzig, 1938, pp. 32-82.
Angelin WALZ, "Intorno alle lettere del beato Giordano di Sassonia", Angelicum 26 (1949), pp. 143-164 ; 218-232. Quelques corrections ont été proposées par TUGWELL, The evolution, p. 68.
L’une des raisons vient des mauvaises éditions des lettres de Jourdain comme le montre Angelin WALZ, ’Temum’ - Tridentinum in den Jordann-Briefen", Cultura Atesina - Kultur des Etschlandes (deutsche Ausgabe) 2 (1947), p. 79-80.
Dominikus PLANZER, recension de H. Chr. Scheeben, "Beiträge sur Geschichte Jordans der Sachse. H. Chr. Scheeben - Jordan der Sachse", AFP 8 (1938), pp. 302-308 : "Ist das nicht ein Zeichen, dass es überaus schwierig, wenn nicht unmöglich ist, in alle Fragen zu einem gesicherten Ergebnis zu gelangen ?"
TUGWELL, The evolution, p. 95 : "Jordan’s moves can only be conjectured."
Chronica monasterii S. Agnetis, p. 365 : "Edificata domuncula iuerunt pro illa prememoratus pater magister Iordanis cum aliis fratribus eiusdem ordinis, fratre Guala uidelicet, fratre Ventura Veronensi, fratre Rodulfo Fauentino, fratre Bernardo teotonico et aliis fratribus, introduxeruntque illam in domunculam cum aliis dominabus quatuor de Bononia anno domini millesimo CC°XXIII° infra octauam dominice ascensionis."
ALTANER, Die Briefe, p. 73, cite Bern. Faynus, Martyrologium s. Brixianæ ecclesiæ, Brixiæ, 1665, p. 52 : "Anno ab incarnatione Domini 1233 indictione XI octavo die intrante Augusto aperta est arca sanctorum martyrum Faustini et Jovitæ et reposita est in loco isto cum corporibus eorumdem martyrum et beati Faustini confessoris, præsente archidiacono et archipresbytero una cum clero suo Brixiensi et fratre Jordano magistro ordinis prædicatorum et fratre Guala priore eiusdem loci cum fratribus suis, et hoc factum est cum sollemni processione."
Altaner lit "octavo die intrante Augusto" comme le 23 août, ce que SCHEEBEN, Beiträge, p. 46, corrige en 8 août.
TUGWELL, The evolution, p. 95.
Vitæ Fratrum, III, 29, pp. 123-124 : "Alia vice cum transiret per Bisunciam, antequam fratres ibi domum haberent, contigit eum graviter infirmari. [...] Nec silenda devocio, quam episcopus et alii habuerunt ad eum ex hiis, que viderunt in eo insigniis sanctitatis, ob cuius reverenciam multa precum instancia conventum pecierunt et obtinuerunt."
CHAPOTIN Marie-Dominique, Histoire des dominicains de la province de France. Le siècle des fondations, Rouen, 1898, pp. 53-54 : la charte de l’évêque Gérald de Rougemont est datée de l’année 1224, sans autre indication.
SCHEEBEN, Beiträge, p. 46.
THOMAS DE CANTIMPRE, Bonum universale de apibus, II, 57, 43, Douai, 1605,p. 571 : "Nec mora, felix Papa Honorius, audito aduentu eius, mandat eum dormitatione facta post prandium intrare curiam, facturum in clero sermonem."
TUGWELL, The evolution, p. 95.
Beati Iordani de Saxonia Epistulæ, éd. Angelus Walz, MOPH XXIII, Rome, 1951, p. 22 : "Hoc enim scripsit mihi fideliter prior Montispessulani."
BERNARD GUI, De fundatione et prioribus conventuum provinciarum tolosanæ et provinciæ ordinis prædicatorum, éd. P.A. Amargier, MOPH XXIV, Rome, 1961, p. 60 : "[Geraldus de Fracheto] intravit Parisius in festo B. Martini a. D. MCCXXV sub fr. Matheo priore, et in sequenti festo Annuntiationis Dominice in manu mag. Jordanis professionem fecit, sicut scriptum inveni de manu sua in quodam libro suo."
Ibidem.
Vitæ, p. 109 : "Unde semel in festo purificacionis recepit ad ordinem predictus magister XXI scolares Parisius."
Epistulæ, pp. 38-39 : "Nolo etiam et ignorare, carissima, gratiam, quam facit Dominus ordini, quomodo fratres nostri crescunt numero et merito. Post introitum enim nostrum Parisiis infra quattuor septimanas viginti et unus fratres intraverunt, intra quos erant sex magistri artium et alii erant baccalarii et habiles ad ordinem et competentes". (La traduction utilisée, parfois corrigée, est celle de M. ARON, Lettres du bienheureux Jourdain de Saxe à la Bienheureuse Diane d’Andalo (1222-1236), avec notes historiques et annexes, Lille-Bruge, 1924.)
Voir annexe I : Monumenta diplomatica.
Westfälisches Urkundenbuch, fünften Bandes erster Teil. Die Pasturkunden Westfalens bis zum Jahre 1378, bearbeitet von Heinrich Finke. Erster Teil : die Papsturkunden bis zum Jahre 1304, Münster, 1888 : "Verum cum ad petitionem prefati clerici fratrem Jordanum magistrum dicti ordinis citaverimus coram nobis, idem Mauricius absolvi ab indebita predictorum fratrum infamatione ac denuntiari bone fame, cum nullam professionem in eorum ordine fecerit aut ipsorum susceperit habitum, a nobis cum instantia postulavit. Lite per eiusdem responsionem magistri corma nobis legitime contestata auditis et intellectis, que tam ab (eo)dem magistro prefato fuere proposita coram nobis [...]."
Epistulæ, p. 35 : "Vado Romam."
Chronica monasterii S. Agnetis, p. 163: "In festo autem apostolorum Petri et Pauli susceperunt a predicto patre magistro Iordane habitum ordinis." A propos de la chronologie de la chronique de Sainte-Agnès, cf. TUGWELL, The evolution, p. 90-99.
SCHEEBEN, Beiträge, p. 54-57. Sur les origines de la Province d’Allemagne, voir TUGWELL, The evolution, p. 55-59.
Epistulæ, pp. 39-40 : "In die beati Laurentii licet debilis satis secundum consilium medici a Verona recessi et usque ad Tridentum multus confortatus fui, ita ut in die Assumptionis prædicarem ad populum et sequenti die ad clerum."
Epistulæ, pp. 25-26 : "Quia pro statu meo tuam dilectionem anxiari non dubito, ab hoc tibi significare volui, quod, postquam a Verona recessi, prosperum iter mihi faciente Deo salutarium nostrorum et vires ampliores meæ debilitati corporis adiungente, tertia die post festum Matthei perveni Magdeburgum, ubi a fratribus domus eiusdem, qui pro me fuerant iamdudum solliciti, et ab aliis quam pluribus cum multa hilaritate sanus et incolumis sum receptus."
Sur les premières implantations dominicaines en Allemagne, voir Maria Grazia DEL FUOCO, "Insediamento e sviluppo dell’ordine dei frati Predicatori in Germania nel secolo XIII", dans I Frati Predicatori nel Duecento, Quaderni di Storia Religiosa, Verona, 1996, pp. 171-201.
SCHEEBEN, Beiträge, pp. 57-58.
THOMAS A.H., De oudste Constituties van de Dominicanen, Louvain, 1965, p. 308 : "Anno ab incarnatione Domini MCCXXVIII convenerunt Parisius in domo sancti Iacobi [octo] priores provinciales una cum Iordano, magistro ordinis nostri, singuli cum duobus diffinitoribus sibi a provincialibus capitulis deputatis, ubi fratres omnes vota sua unanimiter transtulerunt, eisdem potestatem plenariam concedentes, ut quicquid ab ipsis fieret, sive in constituendo sive in destituendo, mutando, addendo vel diminuendo, de cetero firmum ac stabile permaneret, nec liceret alicui quantumcumque auctoritatis capitulo eorum aliquid immutare, quod ipsi statuerunt perpetuis temporibus permansurum. "
Jérôme BORSELLI, Chronica Magistrorum Generalium Ordinis Prædicatorum, Bologne, Bibl. Universitaria, Cod. Lat. 1999, f. 19r : "Anno Domini 1228 celebratum est capitulum generalissimum Parisius sub magistro Iordane. In isto capitulo facte sunt constitutiones ordinis. Magister Iordanis ad hoc capitulum pergens transiens per Mediolanum multa miracula fecit et ex sua predicatione fructus magnus est secutus in populo."
Epistulæ, p. 4 : "Ceterum, sicut rogastis Dominum, et exauditæ estis in scholaribus Paduanis, ubi viginti boni et probi postea intraverunt, ita et nunc sollicitæ ad largas ei gratias referendas et tamen minime a vestris orationibus desistatis."
L’entrée dans l’Ordre de saint Albert est aussi rapportée par Gérald de Frachet, Vitæ Fratrum, IV 13. 9, pp. 187-188. L’année exacte est établie par SCHEEBEN, Beiträge zur Geschichte, p. 59, et Heribert Christian SCHEEBEN, Albert der Grosse. Zur Chronologie seines Lebens, QF 27, Vechta-Leipzig, 1931, pp. 8-16.
Epistulæ, pp. 56-57 : "Ceterum sanus de Ianua vobis scripsi, paratus ad Montempessulanum navigio me transfere. Priori Bononiensi nuper scripsi, ut arbitror, de fructu, quem apud Vercellas nobis Dominus dedit."
E. MARTENE, U. DURAND, Veterum scriptorum et monumentorum historicorum, dogmaticorum, moralium, amplissima collectio, tomus I, complectens plures scriptores historicos de variis ordinibus religiosis, antiqua martyrologia nonnulla, cum quibusdam sanctorum actis, Parisiis, 1724 (reprint Burt Franklin, New-York, 1968), col. 1229 : "Johannes miseratione divine Leodiensis, viris venerabilibus magistro Jordano Ordinis Prædicatorum, et priori provinciali Teutoniæ, totique capitulo ejusdem ordinis, cum veris cultoribus vinæ mercem percipere æternæ gloriæ."
THOMAS DE CANTIMPRE, Vita S. Lutgardis, III, I, 3, Acta Sanctorum, iunii III, Antverpiæ, 1701, p. 246 : "Igitur dictum venerabilem virum Lutgardis mire in vita dilexerat, et ipse ei super omnes feminas confidebat, adeo ut eam totius Ordinis Prædicatorum matrem constitueret et nutricem."
Jourdain consolera Lutgarde après sa mort. Le même récit se trouve dans les Vitæ Fratrum III, 39, p. 132.
Epistulæ, p. 62 : "Fuit enim dies beati Severini, Coloniensis archiepiscopi, dies natalitius et ipse ab hoc seculo transiens mortuus quidem est mundo, sed natus Deo." L’année de la mort de Henri est établi par SCHEEBEN, Beiträge, pp. 165-166.
Sur le passage de Jourdain en Angleterre, voir A.G. LITTLE, D. DOUIE, "Three Sermons of Friar Jordan of Saxony, the Successor of St. Dominic, preached in England, A.D. 1229", The English Historical Review 54 (1939), p. 1-19 ; Bonaventure MEAGHER, "Blessed Jordan of Saxony and England", Blackfriars V (1924), p. 286-293. William HINNEBUSCH, The Early English Friars Preachers, Dissertationes Historicæ XIV, Rome, 1951, p. 99.
Epistulæ, p. 19 : "Sanus ante Purificationem beatæ Virginis de Anglia vobis scripsi."
NICOLAS TREVET, F. Nicholai Triveti, de ordine Fratrum Prædicatorum, Annales sex regum Angliæ, qui a comitibus Andegavensibus originem traxerunt (AD MCXXXVI-MCCCVII) ad fidem codicum manuscriptorum recensuit Thomas Hog, Londres, 1845, p. 217.
TUGWELL, The evolution, pp. 48-49.
HINNEBUSCH, The early, pp. 360-363
Ibidem, pp. 448-457 ; Mary E. O’CARROLL, A Thirteenth-Century Preacher’s Handbook : Studies in MS Laud Misc. 511, Toronto, Pontifical Institute of Mediæval Studies, 1997, pp. 15-20
The Early English, p. 30 ; différents épisodes qui mettent en scène Jourdain sont rapportés par Thomas de ECCLESTON, Liber de adventu minorum in Angliam, éd. Andrew G. Little, Paris, 1909 (autre édition : Analecta Franciscana I (1895), pp. 215-275).
Epistulæ, p. 30 : "Orationes tuæ et sororum tuarum innotuerunt non modice apud Deum, qui dedit nobis circa triginta novitios probos, litteratos et nobiles et plures in eorum numero sunt magistri."
Ibidem, p. 67 : "Infra octavas Paschæ sanus de Padua vobis scripsi, ubi plures iam novitios, circa triginta, idoneos et litteratos dederat nobis Deus."
Sur la datation de ces deux lettres, voir TUGWELL, The evolution, p. 105.
Epistulæ, p. 7 : "Postquam nuper recessi a te, semper prospere affuit nobis Deus. Sed de his, qui apud Regium intraverunt, credo, quod satis audisti. Tantum pro ipsis gratias age Deo. Tunc apud Vercellas positus tibi scripsi, ubi nonnisi unum receperamus novitium bene probum, sed spero, quod in brevi plures habebimus, Deo dante."
Epistulæ, p. 9 : "Noveris de statu meo, carissima, quod cum de Vercellis cum octo novitiis bonis et idoneis Mediolanum reverterer, et inde in Alemaniam transire proponerem, febris me tertiana detinuit et tres accessiones habueram, cum has litteras tibi scripsi, et adhuc minus quartam exspectavi."
Sur la datation de ces deux lettres, voir TUGWELL, The evolution, p. 82. Ce voyage pour l’Allemagne pourrait être un voyage à travers la Suisse par la traversée des Alpes, Sur la datation de ces deux lettres, voir TUGWELL, The evolution, p. 65.
L’acte est publié par CHAPOTIN, Histoire , pp. 159-160.
G.CARO, "Ein unterschobener Schiedsspruch von 1231. Beitrag zur Kritik der Annales Genuenses", Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtkunde 22 (1897), p. 433 : "Ego frater Bartholomeus Vicentinus, nunc ad cor et ad meam sanam conscienciam reversus, spontanus et voluntarius coram vobis magistro Iordano, ordinis fratrum predicatorum magistro [...]."
Le document a été publié par A. FERRETTO, Documenti intorno alle relationi fra Alba et Genova (1141-1270), Pinerolo, 1906, pp. 111-112. Voir TUGWELL, The evolution, p. 66.
A cette visite à Lausanne est lié l’épisode de la belette qu’apprivoise Jourdain, Vitæ, III 17, p. 114 : "Exivit quodam tempore de Lausanna volens videre episcopum, qui in vicino erat, quia valde se mutuo a longis temporibus diligebant."
Sur Boniface, voir Alois SIMON, Roger AUBERT, Boniface de Bruxelles, évêque de Lausanne, Bruxelles, 1944.
Le récit de la translation est édité par Elio MONTABARI, B. Iordanis de Saxonia, Litteræ encyclicæ annis 1233 et 1234 datæ, Spoleto, 1993, pp. 256-261, qui défend la thèse qu’il s’agit d’une lettre encyclique de Jourdain de Saxe, contre l’avis de Simon TUGWELL, The so-called ‘encyclical’ on the translation of St Dominic ascribed to Jordan of Saxony. A study in early Dominican hagiography, Oxford, 1987.
Cet épisode est rapporté par Ventura de Vérone, Acta canonizationis S. Dominici, éd. A. Walz, MOPH 16, Rome, 1935, pp. 131-132 : "Idem sepulcrum quod in octava die apertum fuit, presente potestate Bononiensi et multis aliis civibus et magistro Iordane et priore provinciali et multis aliis prioribus et fratribus ordinis presentibus et tunc magistro Iordane tenente in manibus suis caput dicti fratris beati Dominici quasi trecenti fratres de ordine predicatorum et ultra osculati fuerunt caput, sentientes eumdem inenarrabilem odorem."
Le même épisode est rapporté par Thierry d’Apolda, Libellus, 297, p. 612.
Vitæ Fratrum, III, 8-10, pp. 106-107 : "Quodam tempore de Lombardia in Theutoniam uadens uenit ad villam, que Vrsacia dicitur, sitam in Alpibus, habens secum duos fratres et unum clericum secularem, qui post factus est frater, qui etiam in illo loco deserto eis necessaria ministrauit.(...) Postea magister uersus Toringiam dirigens iter suum in uilla que dicitur Zugir. (...) Inde ueniens in uilla, que uocatur Vren inuenit sacerdotem quartana longo tempore laborantem."
Sur ce voyage de Jourdain, voir Dominikus PLANZER, "Die Reise des seligen Jordans von Sachsen über den St. Gotthard im Jahre 1234", 31. Historisches Neujahrsblatt für das Jahr 1925, herausgegeben vom Verein für Geschichte und Altertümer von Uri, Altdorf, 1925, pp. 3-16.
Vitæ Fratrum, III, 41, p. 133 : "Instituit priorissam in monasterio quodam sororum."
Bonum, I, 24, 2, p. 93 : "In provincia Sueviæ priorissam ordinis Prædicatorum nuper fuisse fratrum narratione percepimus (..) priorem ergo Turicensem fratrum Prædicatorum qui sororibus præerat."
Sur le couvent de Töss, voir l’article de Martina WEHRLI-JOHNS, "Töss", dans Die Dominikaner und Dominikanerinnen in der Schweiz, Helvetia Sacra, IV, 5, redigiert von Petra Zimmer, Bâle, 1999, vol. II, pp. 901-934.
Martina WEHRLI-JOHNS, "Zürich", dans Die Dominikaner, vol. I, pp. 484-488.
SCHEEBEN, Beiträge, p. 73. Scheeben cite à l’appui la lettre suivante de Jourdain, Epistulæ, p. 53 : "Postquam a Lombardia recessi et iam usque Tridentinum ad capitulum iturus processeram, ibidem cœpi gravius infirmari, et sic impeditus sum usque ad capitulum generale."
Epistulæ, p. 48 : "Prioris provincialis nuntius me Argentinæ reperit in vigilia sancti Sixti." Pour la datation de cette lettre, voir SCHEEBEN, Beiträge, p. 77-78.
Epistulæ, p. 43 : "Videtis, quod ordinante Domino iterum sum impeditus venire ad capitulum generale. "Pour la datation de cette lettre, voir SCHEEBEN, Beiträge, pp. 78-79.
Epistulæ, p. 12 : "Quia scio de his, quæ circa me sunt, corda vestra sollicitari frequentius, quod vestris orationibus coadiutus, prosperum iter Domino concedente, sanus post exitum Lombardiæ Provinciam, Alverniam, Burgundiam et Franciam usque Parisios pertransivi, ubi et vobis post festum Dyonisii litteram hanc rescripsi
Pour la datation de cette lettre, SCHEEBEN, Beiträge, p. 79.
Sur les origines de la Province de Terre Sainte, voir TUGWELL, The evolution, pp. 61-66 et Berthold ALTANER, Die Dominikanermissionen des 13. Jahrhunderts, Forschungen zur Geschichte der kirchlichen Unionen und der Mahommedaner und Heidenmission des Mittelalters, Habelschwerdt, 1924, pp. 19-41.