ANNEXE IV : REPERTOIRE DES EXEMPLA

Dans ce répertoire, les exempla sont classés par ordre alphabétique de 1 à l'infini par ordre alphabétique de titres généraux. Il est suivi d'un index thématique et d'un index des sources des exempla.

Il n’est toujours aisé dans distinguer récit hagiographique et exemplum. Un trait de la vie de Jourdain peut facilement devenir un exemplum. Ne sont retenus ici que les exempla contenus dans les principales sources du XIIIe siècle, recueils exemplaires ou sermons, à l’exception du chapitre 43 de la troisième partie des Vitæ Fratrum, qui rapporte toute une série de paroles de Jourdain de Saxe, reprise à peu près littéralement par la Compilatio singularis exemplorum.

Conventions de présentation :

Abréviations
Barthélemy Barthélemy DE TRENTE, Liber miraculorum Beate Virginis Marie, Bologne, Biblioteca Universitaria, Ms 1794.
Compilatio Compilatio singularis exemplorum, Berne, Burgerbibliothek, cod. 679
Compilatio (Uppsala) Compilatio singularis exemplorum, Uppsala, Bibliothèque Universitaire, C. 523, f. 13 v.
Bourbon (Lecoy) Anecdotes historiques, légendes et apologues tirés du recueil inédit d'Etienne de Bourbon, dominicain du XIII e siècle, éd. A. LECOY DE LA MARCHE, Paris, 1877.
Bourbon ETIENNE DE Bourbon, Tractatus de diversis materiis predicabilibus, BnF, lat. 15970.
Humbert (dono) Humbert DE ROMANS, De dono timoris 552.
Humbert (expositio) Humbert DE ROMANS, Expositio regulæ, in Opera de vita regulari, vol. I, Rome, 1956.
Libellus JOURDAIN DE SAXE, Libellus de principiis ordinis Prædicatorum, éd. H. C. Scheeben, MOPH XVI, Rome, 1935.
Scala JEAN GOBI, Scala Cœli, éd. M.-A. Polo de Beaulieu, Paris, 1991.
Thomas Thomas DE CANTIMPRE, Bonum universale de apibus, Douai, 1605.
TUBACH TUBACH F.-C., Index exemplorum. A Handbook of Medieval Religious Tales, Helsinki, 1969.
Vitæ GERALD DE FRACHET, Vitæ Fratrum ordinis Prædicatorum, Benedictus Maria Reichert edidit, MOPH I, Louvain, 1896.

1. Apparition d'un religieux

Un religieux apparaît à un autre après sa mort, le haut du corps dans la lumière et le bas dans l’obscurité. La raison en est qu’avant de mourir, il a reçu de nouvelles chaussures et oublié de rendre les vieilles. Il prie le frère de rendre les chaussures pour lui.

Humbert (expositio), pp. 478-179.

2. Après avoir mangé avec le pape, Jourdain de Saxe est reçu par un pauvre

Après avoir été reçu par le pape, Jourdain de retour de Rome demande l’hospitalité le soir à un prêtre qui la lui refuse, mais il est accueilli par un pauvre.

Thomas, II, 57, 45, p. 574.

3. Arnold et Lutgarde voient Jourdain de Saxe après sa mort

Arnold, prieur de Wurzburg et Lutgarde d’Anières voient Jourdain après sa mort porté par les anges dans le chœur des apôtres et des prophètes.

Thomas, II, 57, 53, pp. 583-584.

4. Ce que demanderait le diable au jour du jugement

Jourdain interroge un possédé et l’interroge : que demanderait-il au jour du jugement pour être sauvé ? Le diable répond qu’il serait prêt à supporter tous les tourments pour être sauvé.

Liber exemplorum ad usum prædicantium sæculo XIII compositus, ed. A.G. Little, Aberdoniæ, 1908, p. 91.

5. Comment faire oraison

Interrogé par un frère qui lui demande comment bien prier, Jourdain répond que ce qui touche le cœur fait prier avec plus de fruit.

Vitæ, III, 42, 27, p.146 ; Compilatio, f. 77ra-77rb.

6. Dans une crise de folie, un convers cherche à tuer Jourdain de Saxe qui le guérit

De passage à Rome, Jourdain visite un frère convers possédé par le démon qu’il croit guéri. Après le repas, ce convers profite de la sieste pour chercher à trancher la gorge de Jourdain, mais il le blesse seulement. Au bout de trois jours, Jourdain demande à célébrer la messe, répand sur ses plaies l’eau des ablutions et guérit. Il peut alors aller prêcher comme il le devait à la curie romaine.

Thomas, II, 57, 43, pp. 571-573.

7. De la composition d’un sermon

On reproche à Jourdain de répéter ses sermons. Il s’en justifie en affirmant que celui qui aurait recueilli de bonnes herbes pour un potage ne les jetterait pas.

Vitæ, III, 42, 20, p. 145 ; Compilatio, f. 76va.

8. Des novices qui rient

Des novices sont pris d’un fou rire. Ils sont gourmandés par un frère que reprend Jourdain qui donne raison aux novices, qui peuvent bien rire puisqu’ils viennent d’échapper aux liens du démon.

Vitæ, III, 42,17, p. 144-145 ; Compilatio, f. 76rb.

9. Dire des paroles oiseuses est comme baisser au chœur

Jourdain invite les frères à éviter les paroles oiseuses : de même qu’un chantre doit remonter le ton lorsque le chœur baisse, les frères doivent relever les paroles oiseuses qui sont dites.

Vitæ, III, 42, 14, p. 143 ; Compilatio, f. 75vb-76ra.

10. Du péché qui s’appelle porte de l’enfer

Celui qui verrait un étudiant se tenir tous les jours à la porte des frères, penserait que cet étudiant va entrer dans l’Ordre. De même se tenir toujours par le péché à la porte de l’Enfer, c’est risquer d’y tomber.

Vitæ, III, 42, 18 p. 145 ; Compilatio f. 76rb-76va ; Scala, p. 307.

11. Exemple de l’âne donné aux templiers

Jourdain prêche à des Templiers français sans en connaître la langue. Mais à partir d’un seul mot en français il est possible de comprendre le sens d’une phrase, de même que lorsqu’on voit derrière un mur les oreilles d’un âne, on devine tout l’animal.

Vitæ, III, 42,16, p. 144.

12. Il faut être vide de soi-même pour être rempli de l’Esprit-Saint

Invité à prêcher lors d’un chapitre général, Jourdain commente le répons de la Pentecôte et rappelle qu’il n’est possible de remplir que ce qui est vide, et que pour être rempli de l’Esprit Saint, il convient d’être vide de soi-même.

Vitæ, III, 42,12, p. 142 ; Compilatio, f. 75va.

13. Institution de l’antienne Te sanctum Dominum et Salve Regina

Le diable persécute les premiers frères, jaloux du succès de leur prédication. Il se dit prêt à cesser ses attaques si les frères cessent de prêcher. Pour lutter contre les attaques diaboliques, Jourdain décide d’instituer le chant du répons Te sanctum Dominum à la fin de matines, et celui du Salve Regina à la fin de Complies.

Bourbon (Lecoy), pp. 101-102 ; Libellus, 120, pp. 81-82 ; Tubach 1468.

14. Jourdain de Saxe aime se tenir dans les églises

Jourdain aimait se tenir dans les églises, sans forcément toujours prier, sûr que Dieu donnerait toujours quelque chose et qu’il se retirerait pas sans quelque don.

Louis-Jacques BATAILLON. Nicole BERIOU, "G. de Mailly de l'Ordre des frères prêcheurs", AFP 61 (1991), p. 87.

15. Jourdain de Saxe cède ses mérites a une femme pécheresse

A une femme desespérée par ses péchés et sur le point de mourir, Jourdain cède tous ses mérites. Cette femme lui apparaît après sa mort pour le remercier et lui annonce que le Seigneur Jésus double ses mérites.

Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p. 129 ; Speculum laicorum, éd. J.-Th. Welter, Paris, 1914, p. 20 ; Tubach 1738.

16. Jourdain de Saxe conclut puis dénonce un pacte de non-agression avec le diable

Le diable propose à Jourdain de cesser de persécuter les frères si les frères cessent de prêcher. Jourdain accepte, mais presque aussitôt dénonce ce contrat.

Libellus, 113, p. 78 (le contrat n’est pas conclu) ; Thomas, II, 57, 48, pp. 577-578 ; Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p. 132 (le diable reproche à Jourdain de n’attraper que des mouches ; le pacte n’est pas conclu) ; Tubach 2088.

17. Jourdain de Saxe corrige l’empereur

Appelé auprès de l’empereur, Jourdain s’étonne de ce que celui-ci ne lui demande rien. L’empereur lui répond que ses informateurs lui suffisent. Jourdain lui indique alors un certain nombre de reproches que tous lui font sans oser le lui dire.

Vitæ, III, 42, 2, pp. 137-138 ; Compilatio, f. 71va-71vb ; Scala, p. 315.

18. Jourdain de Saxe demande au diable pourquoi il se complaît dans la puanteur du péché

Jourdain interroge le diable et lui demande il se complaît dans la puanteur du péché. Le diable répond que dans les grandes villes, il faut bien que certains nettoyent les lieux d’aisance, et qu’ils le font à cause de ce qu’ils gagnent. Il en est ainsi des pécheurs dont il se nourrit.

Vitæ, IV, 15, 5, pp. 196-197 ; Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p. 121.

19. Jourdain de Saxe guérit un possédé grâce a une hostie consacrée

Jourdain cherche à guérir un possédé en posant sur son visage une hostie consacrée, mais la première hostie qu’il utilise ne l’est pas. La seconde hostie utilisée est consacrée, le diable ne supporte pas ce contact et fuit.

Compilatio (Uppsala), f. 41v ; Scala, p. 318.

20. Jourdain de Saxe guérit une femme à la main sèche

Alors que Jourdain prêche la croix, arrive une femme à la main sèche que Jourdain guérit et qui prend la croix.

Scala, p. 336.

21. Jourdain de Saxe, malade, est trompé par le diable déguisé en ange de lumière qui lui reproche son luxe

Jourdain, malade et obligé à coucher dans un lit, reçoit la visite du diable déguisé en ange de lumière, qui lui reproche d’être un mauvais exemple pour les frères. Le diable espère ainsi l’affaiblir jusqu’à ce qu’il meure. Mais le prieur du couvent dans lequel se trouve Jourdain comprend la ruse, et confond le diable.

Thomas, II, 57, 46, pp. 574-577.

22. Jourdain de Saxe reçoit dans l’Ordre soixante jeunes gens peu instruits.

Les frères réunis en chapitre général à Paris reprochent à Jourdain d’accueillir des novices trop peu instruits et à peine capable de lire les lectures de l’office. Jourdain leur rappelle la parole évangélique à propos des petits enfants.

Thomas, II, 19, 2, pp. 226-227.

23. Jourdain de Saxe reçoit dans l’Ordre un jeune homme appelé Albert

Um jeune allemand du nom d’Albert désire entrer dans l’Ordre mais se heurte à l’opposition de son père, qui désire le marier. Alors qu’il doit repartir pour son pays, il visite une dernière fois les frères, et en profite pour demander d’entrer dans l’Ordre. Son père tente de venir le chercher, mais sans succès.

Thomas, II, 28, 11, pp. 269-270.

24. L’offense faite à la mère est vengée par le fils

Un noble allemand avait volé une vache à la mère de Jourdain. Le fils de ce noble entre dans l’Ordre. Alors que le père s’en plaint, Jourdain répond que selon une coutume allemande, l’offense faite à la mère doit être vengée par le fils, et que si ce seigneur a volé une vache à sa mère, il est juste qu’il lui prenne son veau.

Vitæ, III, 42, 15, pp. 143-144 ; Compilatio, f. 76ra-76rb.

25. La règle des prêcheurs

Interrogé sur la règle des prêcheurs, Jourdain répond qu’elle consiste à vivre honnêtement, étudier et enseigner.

Vitæ III, 42, 3, pp. 138 ; Compilatio, f. 71vb.

26. La vierge intercède pour les frères lorsqu’ils chantent le Salve Regina

Lorsque les frères chantent : Eia ergo advocata nostra, la Vierge à genoux recommande l’Ordre à son Fils.

Vitæ I, 7, 3, p. 60 ; Humbert (expositio) p. 165 ;Tubach 4170.

27. La ville de Bologne cherche à retenir Jean de Vincence

La ville s’adresse à Jourdain et au chapitre général pour retenir à Bologne Jean de Vincence. Jourdain répond que celui qui a semé ne reste pas à côté du champ pour voir le grain mûrir. Mais il consent à ce que Jean de Vincence demeure à Bologne.

Vitæ, III, 42, 5, pp. 138-139 ; Compilatio, f. 74ra-74va.

28. Le chant du coucou permet de vivre plus longuement

Jourdain de Saxe racontait l'histoire d'une vieille femme qui croyait, ayant entendu le premier mai un coucou chanter cinq fois, il lui serait donné de vivre cinq années supplémentaires. Alors qu’elle est à l’agonie, sa fille l’exhorte à se confesser. La vieille dit alors cinq fois coucou, lève cinq doigts, et meurt.

Bourbon (Lecoy), p. 59-60 ; HB (dono) ; Tubach 1400.

29. Le diable caché dans un puits cherche à tromper une femme

Le diable, caché dans un puits, trompe une femme qui croit qu’il s’agit de la mère de Dieu et cherche à la tuer par des pénitences indiscrètes et enfin l’invite à se jeter dans le puits. Elle est délivrée par Jourdain.

Barthélemy, f. 86 rb-86va.

30. Le diable cherche à provoquer les frères a une pénitence indiscrète

Alors que les frères chantent l’antienne Te sanctum Dominum, le diable leur apparaît pour se plaindre et leur dit que s’il avait seulement un peu de chair, il ferait pénitence. Par là, il cherche à provoquer les frères à des pénitences indiscrètes.

Bourbon (Lecoy), pp. 101-102, p. 164-165 ; Tubach 1743.

31. Le diable cherche à tromper Jourdain de Saxe par une odeur délicieuse après la messe

A Bologne, le diable cherche à tromper Jourdain par une odeur délicieuse après la messe. Jourdain se doute de l’origine de cette odeur, prie le Seigneur d’en être délivré et l’odeur disparaît.

Libellus, 117-118,pp. P. 80-81 ; Thomas, II, 57, 47, p. 577.

32. Le diable craint les mendiants

Le diable se moque d’un prédicateur qui chassait les esprits à l’aide de reliques, mais il annonce la venue des mendiants et dit combien il les craint.

Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p. 132 ; Tubach 1510.

33. Le diable interrogé sur la splendeur divine

Jourdain interroge le diable sur la splendeur de Dieu. Le diable donne deux comparaisons, l’une avec les étoiles qui brilleraient toutes, l’autre avec un feu fait de tout le bois que l’on trouverait : la lumière qu’ils donneraient ne serait rien comparé à la splendeur divine.

SCHONBACH Anton E, "Studien zur Geschichte der altdeutschen Predigt. Siebentes Stück : Über Leben, Bildung und Persönlichkeit Bertholds von Regensburg. I.", Sitzungberichte der Philosophisch-Historischen Klasse der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, 154 Band, Wien, 1907, pp. 32-33 ; München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 5613, f. 213va-213vb.

34. Le diable se nomme lui-même Mille artifex

Jourdain de Saxe parle d'un frère qui demande au diable comment il se nomme. Celui-ci répond qu’il se nomme Mille artifex, car il possède mille moyens de tromper le genre humain.

Bourbon (Lecoy), p. 197.

35. Le diable trompe un frère en lui faisant préférer la compagnie des frères à la prière, puis par des odeurs

Un frère fervent à l’oraison se met à préférer la compagnie des frères à la prière. Repris par Jourdain qui comprend qu’il s’agit d’une ruse du diable, il est alors trompé par des odeurs. Il demande d’en être libéré et tout d’abord est poursuivi par de mauvaises odeurs.

Libellus, 116, pp. 79-80 ; Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p.142 ; Tubach 1740.

36. Le monde était meilleur avant l’arrivée des prêcheurs et des mineurs

Les séculiers prétendent que le monde était meilleur avant l’arrivée des prêcheurs et des mineurs. En effet, ces deux Ordres sont venus pour confondre le monde.

Vitæ, III, 42, 4, p. 138 ; Compilatio, f. 71vb-72ra.

37. Le Seigneur rappelle sa pauvreté à un jeune homme qui hésite à rejoindre l’Ordre

Jourdain de Saxe parle dans sa prédication d'un jeune homme, pressé d’entrer dans l’Ordre, qui pense qu’il lui suffit de rester dans le siècle. Le Seigneur lui apparaît et lui montre tout ce qu’il a fait pour lui. Confus, le jeune homme rejoint l’Ordre.

Bourbon, BnF, lat. 15970, f. 647a.

38. Le signe de croix évite l’enfer

Jourdain de Saxe racontait l'histoire d'un homme qui avait l’habitude de se signer avant de se coucher et au moment de se lever. A sa mort, les démons ne peuvent l’atteindre. Le Seigneur lui explique qu’il devrait être damné à cause de ses péchés, mais que sa foi l’avait sauvé. Il est rendu à la vie pour qu’il puisse confesser ses péchés et se corriger.

Bourbon (Lecoy), pp. 41-42 ; Tubach 1350.

39. Les abbés cisterciens déposés sans respecter la procédure

Des frères chargés de la visite de monastères cisterciens déposent des abbés sans que suivre toutes les procédures prescrites par le droit. Le pape hésite à casser les décisions. Jourdain déclare que peu importe le chemin que l’on prend lorsqu’on se rend à la porte d’un monastère, et qu’il serait bien sévère, le portier qui obligerait ceux qui arrivent à rebrousser chemin.

Vitæ, III, 42, 8, pp. 140-141 ; Compilatio , f. 74vb-75ra ; Scala, p. 315.

40. Les étudiants de la faculté des arts entrent plus facilement dans l’Ordre que les étudiants en théologie

Jourdain déclare que les étudiants de la faculté des Arts entrent plus facilement dans l’Ordre car ils sont enivrés par la parole de Dieu, alors que les étudiants en théologie sont comme de grossiers sacristains habitués à vivre au contact du sacré.

Vitæ, III, 42, 10, p. 141 ; Compilatio, f. 75ra ; Scala, p. 307.

41. Les évêques issus des Ordres mendiants sont de mauvais évêques

Des évêques reprochent à Jourdain la médiocrité des évêques issus des mendiants. Jourdain répond que tant que les frères étaient dans l’Ordre il était possible de les corriger, ce que plus personne ne fait lorsqu’ils deviennent évêques.

Vitæ, III, 42, 10, .p. 141-142 ; Compilatio, f. 75rb.

42. Les mendiants devenus évêques se comportent mal à cause de leurs biens

Jourdain affirme que les évêques issus des mendiants se comportent mal parce qu’ils agissent contre leur profession en possédant des biens propres.

Vitæ, III, 42, 11, p. 142 ; Compilatio, f. 75rb-75va.

43. Les prêcheurs habitués à mendier supporteront les temps mauvais

Des cisterciens demandent à Jourdain ce qui arrivera quand les fidèles ne donneront plus d’aumônes. Jourdain répond que les prêcheurs sont habitués à mendier deux par deux, et supporteront plus facilement la persécution que les cisterciens.

Vitæ, III, 42, 6, pp. 139-140 ; Compilatio, f. 72ra-72va.

44. Mieux vaut perdre une tunique que de manquer de charité

Jourdain donne sa tunique à un faux pauvre qui la revend dans une taverne. Repris par un frère, Jourdain déclare préférer perdre une tunique que de manquer de charité.

Vitæ, III, 42, 7, p.140 ; Compilatio, f. 74va-74vb.

45. Mieux vaut un frère mort qu’évêque

A propos d’un frère devenu évêque, Jourdain déclare le préférer sur un brancard pour être enterré que sur la chaire d’un évêque.

Vitæ, III, 42,14, p. 143 ; Compilatio, f. 76ra.

46. Ne pas éviter les légèretés est être comme un bouc plus difficile à garder que cent brebis

Jourdain invite les frères à éviter les légèretés : un frère léger est comme un bouc plus difficile à garder que cent brebis.

Vitæ III, 42, 13, pp. 142-143 ; Compilatio, f. 75va-75vb.

47. S’appliquer à la prière et a l’étude

Interrogé par un frère qui lui demande s’il vaut mieux prier ou étudier, Jourdain répond que de même qu’il faut manger et boire, il faut prier et étudier.

Vitæ, III, 42, 26, p.146 ; Compilatio, f. 77ra.

48. Se faire tout à tous

Le prédicateur doit se conformer à son auditoire sans se déformer lui-même.

Vitæ, III, 42, 21, p. 145 ; Compilatio, f. 76va-76vb.

49. Sur le Pater noster

Interrogé par un laïc, qui cherche à savoir si un Pater est plus efficace dit par un clerc que par un laïc, Jourdain répond qu’une pierre précieuse l’est toujours autant, que la personne qui la porte dans la main soit consciente ou non de sa valeur.

Vitæ, III, 42, 1, p. 137 ; Compilatio, f.m71va.

50. Un archidiacre reproche aux frères de boire trop de vin

Un archidiacre reproche aux frères de boire du vin dès qu’ils sont à table. Lui-même, à peine arrivé chez lui, se met à boire du vin. Jourdain lui en fait le reproche et l’archidiacre s’amende.

Compilatio (Uppsala), f. 69.

51. Un convers interroge Jourdain de Saxe sur le père de Melchisedech

Un convers du couvent de Paris interroge les frères de passage. Il demande à Jourdain qui est le père de Melchisedech. Jourdain répond : Secundumordinem, parce que le père précède toujours le fils. Le convers croit Jourdain et tous se moquent de lui.

Compilatio, f. 11rb-11va ; Compilatio (Uppsala), f. f. 95

52. Un diacre cède les indulgences gagnées par la prédication à une défunte

Jourdain de Saxe raconte dans sa prédication l'histoire d'un diacre qui décide de céder toutes les indulgences gagnées dans sa prédication à une amie défunte. Cette femme apparaît au diacre pour le remercier.

Stephen L. FORTE, "A Cambridge Dominican collector of Exempla", AFP 28 (1958), p. 118 ; Tubach 2748.

53. Un écolier réussit à vaincre ses peurs sur la pauvreté et entre dans l’Ordre

Un écolier est convaincu par Jourdain d’entrer dans l’Ordre, mais craint la pauvreté et retarde son entrée. Il réussit à vaincre ses craintes.

Humbert (dono).

54. Un frère apostat accueilli dans l’Ordre

Un frère refuse en chapitre d’accueillir dans l’Ordre un frère apostat. Jourdain lui rappelle que s’il avait versé une seule goutte de sang pour lui, comme le Seigneur l’a fait, il l’accueillerait. Le frère consent.

Vitæ, III, 42, 22, pp. 145-146 ; Compilatio, f. 76vb.

55. Un frère craint de ne pas répondre assez par la prière aux aumônes

Un frère scrupuleux craint de ne pas répondre assez par la prière aux aumônes reçues. Jourdain le rassure en affirmant qu’un seul Pater suffit largement.

Vitæ, III, 42, 23, p. 146 ; Compilatio, f. 76vb.

56. Un frère est accusé en chapitre d’avoir touché la main d’une femme

Un frère accusé en chapitre d’avoir touché la main d’une femme se défend en disant que la femme était honnête. Jourdain répond que la pluie et la terre sont bonnes, mais que leur contact engendre la boue, et qu’il en est ainsi lorsque la main d’un homme touche celle d’une femme.

Vitæ, III, 42, 25, p.146 ; Compilatio, f. 77ra.

57. Un jeune homme converti par les paroles de Jourdain de Saxe

Jourdain, voulant convertir un jeune homme, lui demande de bien considérer ses membres, nourriture pour l’enfer. Le jeune homme rejoint l’Ordre.

Bourbon (Lecoy), pp. 29-30 ; Humbert (dono) ; Jean de Montlhery, Sermo, Paris, BnF lat. 14955, f. 140rb-141ra.

58. Un procureur demande d’être déchargé de sa fonction

Un frère chargé de la procure demande d’être déchargé. Jourdain le décharge de la négligence, et de l’impatience, et lui impose le travail et le mérite en expiation de ses péchés.

Vitæ, III, 42, 24, p. 146 ; Compilatio, f. 77ra.

59. Un soldat effrayé de prendre la croix réconforté par Jourdain de Saxe

Un soldat décidé à prendre la croix, voit en songe un pont très haut qui surplombe le chaos dont il craint de tomber. Il s’adresse à la Vierge qui l’envoie voir Jourdain qui le munit du signe de la croix.

Scala, pp. 334-335.

60. Un supérieur est comme un maçon

De même qu’un maçon qui redresse un mur fait avancer les pierres trop enfoncées et rentrer celles qui sont trop saillantes, un supérieur doit mettre en avant les frères qui désirent se cacher et retenir ceux qui cherchent à sortir.

Vitæ, III, 42, 19, p. 145 ; Compilatio, f. 76va.

61. Une femme se moque de la laideur de Jourdain de Saxe

Une femme se moque de la laideur de Jourdain qui est borgne, qui se met à pleurer en lui disant que si son âme était aussi belle que son corps, le ciel en serait tout entier orné. La femme est touchée de componction.

Siegfried WENZEL, "A Dominican preacher's book from Oxford", AFP 68 (1998), p. 189.

62. Une pécheresse est sauvée par la Vierge

Une veuve confiée à un parent met au monde par trois fois un enfant qu’elle tue. Desespérée, elle avale trois araignées puis tente de se tuer avec un couteau. Elle invoque alors la Vierge qui la guérit et l’envoie consulter Jourdain. Elle rejoint l’Ordre cistercien.

Jean de Mailly, Abbreviatio in gestis et miraculis sanctorum, Berne, Burgerbibliothek, codex 377, f. 35r. ; Barthélemy, f. 87 ; Compilatio (Uppsala), Bibliothèque Universitaire, C. 523, f. 13 v.

63. Une religieuse pleure de dévotion devant l’image de Jésus et de sa Mère

Une religieuse considérant une image de Marie et son fils et songeant aux douleurs et aux joies de Marie se met à pleurer de dévotion.

Barthélemy, f. 77vb.

64. Versets démoniaques

Une démoniaque disait ce verset : "Il n’y a pas à se réjouir, mais il faut pleurer en tous temps, qui ne pleure pas, quand il a le temps de pleurer, pleurera éternellement, mais sans fruit."

Thomas KAEPPELI, "Prædicator monoculus. Sermons parisiens de la fin du XIIIe siècle", AFP 27 (1957), p. 157.

65. Vision d’une femme lors d’une prise de voile

Lors d’une cérémonie de prise de voile, une religieuse voit un ange deposer sur la tête d’une sœur une couronne d’or et s’imprimer sur sa poitrine le signe de la croix.

BArthélemy, f. 86ra-86rb.

Notes
552.

Une traduction du De Dono est en préparation sous la direction de Christine Boyer, aux presses universitaires de Lyon.