III.2. Procédure

L’Expérience 3 consistait à présenter successivement au sujet 12 planches composées chacune de 3 dessins et plaçant chaque fois l’enfant dans un conflit perceptivo-conceptuel. La Figure 6 présente un exemple de ce type de planche.

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Figure 6 — Présentation d’une planche utilisée pour l’Expérience 3 illustrant le conflit entre apparence perceptive et appartenance catégorielle.

Dans cet exemple, le premier dessin (en haut à gauche) représente un oiseau, le deuxième (en haut à droite) un insecte. Le troisième dessin, bien qu’appartenant à la catégorie des insectes, ressemble à l’oiseau : nous créons ainsi le conflit entre l’apparence perceptive et l’appartenance catégorielle.

Au cours de l’expérience, la première proposition pour une propriété biologique ou psychologique était associée au premier animal (par exemple : “celui là pond des oeufs bleus” pour une propriété biologique) puis la proposition alternative était associée au deuxième animal (“celui là pond des oeufs verts “ pour ce même exemple). Enfin, l’expérimentateur demandait à l’enfant laquelle de ces deux propositions convenait, selon lui, par le troisième animal (animal cible).

L’enfant pouvait donner sa réponse en adoptant deux stratégies distinctes. Soit l’enfant se basait sur la similarité perceptive, ce qui le conduisait à associer la même caractéristique aux animaux se ressemblant. Soit l’enfant basait son jugement sur l’appartenance catégorielle reliant deux animaux et, dépassant le “piège perceptif”, associait alors à l’animal cible la propriété de l’animal de la même catégorie (insecte ou oiseau). Ainsi, le choix des enfants nous a permis de déterminer quelle est la stratégie préférentiellement adoptée par les enfants pour résoudre ce type de problème; proposer des propriétés biologiques ou psychologiques nous a donné la possibilité de vérifier si la production de ces deux types d’inférence (perceptive versus catégorielle) variait selon la nature du contenu des propriétés.