II.3. Organisation selon le niveau de hiérarchie

Une des premières modélisations informatiques ayant tenté de rendre compte de l’organisation des connaissances sémantiques en mémoire suggère une organisation hiérarchique de ces informations. Dans ce modèle TLC (Teachable Language Comprehender) proposé par Collins et Quillian (1969), la mémoire sémantique contient un ensemble de concepts représenté chacun par des noeuds reliés à la fois à des concepts de niveau supérieur et à des concepts de niveau inférieur. Cette organisation respecte le principe d’économie cognitive car les propriétés qui sont reliées aux concepts grâce à des relations du type “est un” ou “a un” sont associées uniquement au niveau de la hiérarchie où elles sont les plus couramment applicables.

Ce modèle était précurseur non seulement par son ambition et par la méthode utilisée pour y parvenir mais également par les principes manipulés. En effet, ce modèle présageait l’existence de stockages différents des informations sur les concepts suivant leur niveau d’abstraction30, et cela, quelques années avant la publication des travaux de Rosch et collaborateurs (Rosch, 1975 ; Rosch et al., 1976), qui ont été les premiers à théoriser et à tester cette hypothèse.

Dans les paragraphes suivants, nous exposerons cette théorie et son évolution. Des arguments issus d’études menées en psychologie cognitive, en neuropsychololgie ou encore en imagerie cérébrale illustrant cette organisation hiérarchique des connaissances sémantiques seront également présentés.

Notes
30.

D’autres modèles se sont ensuite également attachés à prendre en considération l’organisation hiérarchique des connaissances en mémoire comme les modèles proposés par Anderson et Bauer (1973) ou Glass et Holyoak (1975) (références citées par Sloman, 1998).