III. SYNTHESE ET PROBLEMATIQUE

Comme nous avons pu le souligner au cours de cette partie théorique, les arguments permettant de mettre en avant le rôle central joué par la fréquence, l’appartenance catégorielle des concepts et leurs niveaux de traitement, dans l’organisation des connaissances en mémoire sont nombreux. Ces arguments proviennent de disciplines différentes mais dont la complémentarité apparaît ici évidente : la psychologie cognitive, la neuropsychologie, l’informatique...

Le travail que nous menons auprès des adultes s’inscrit, lui aussi, dans cette perspective de rassemblement de conclusions pour dépasser un questionnement particulier. Notre objectif est en effet d’étendre la question de l’organisation des connaissances sémantiques en mémoire aux attributs qui définissent les objets et non plus simplement aux noms des objets, comme cela est le plus souvent le cas, en prenant en considération et en affinant les conclusions issues des travaux sur les noms des objets.

Par exemple, les études portant sur les noms des objets ont permis de souligner le rôle de la fréquence. Dans nos expériences, nous porterons une attention particulière à cette variable mais nous l’évaluerons avec la notion spécicalité, particulièrement adaptée à l’étude des attributs des objets. De même, le niveau de traitement de l’information apparaît central pour l’organisation des noms des objets. Nous nous intéresserons donc à cette dimension mais nous utiliserons la notion de niveau d’entrée plutôt que celle de niveau de base et nous faisons l’hypothèse qu’il existe non pas un mais plusieurs niveaux supra-ordonnés. Nous pensons que les connaissances stockées à ces différents niveaux sont indépendantes. Enfin, l’appartenance catégorielle des objets a été démontrée comme particulièrement influente pour l’organisation des connaissances. Dans nos travaux, nous focaliserons particulièrement notre attention sur l’organisation des connaissances pour le domaine des êtres vivants.

Notre but n’est pas d’étudier indépendamment les effets de ces différents facteurs. Nous pensons que l’organisation en mémoire des attributs des êtres vivants est à la fois sensible au niveau de généralité auquel ils sont traités, au degré plus ou moins élevé de spécicalité, et à la nature du contenu de leur propriété. Concernant cette variable “nature”, nous pouvons noter que, dans notre travail, nous étudions les effets de la nature fonctionnelle ou structurale (plutôt que visuelle) au sein d’un même domaine : le domaine des êtres vivants. Alors que ces deux types d’attributs sont classiquement associés respectivement aux artefacts et aux animaux, nous pensons, que dans un même domaine, leur différence de nature peut être étudié.

Comme nous l’avons vu, d’autres facteurs propres aux stimuli (modalité de présentation, colorisation...) ou aux sujets (genre, âge...) semblent influencer la récupération des connaissances sémantiques. Dans nos différentes expériences, nous porterons également une attention particulière à ces différents facteurs.