I.1.2. Stimuli

Cette expérience consistait en une tâche informatisée basée sur un paradigme de vérification de propriétés. Dans cette épreuve, les sujets devaient juger de la véracité d’association entre un dessin et une propriété.

Les sujets avaient 144 jugements à effectuer, chacun de ces items était constitué d’un dessin représentant un être vivant et d’une propriété présentée sous forme verbale32. La moitié des associations attendaient une réponse positive, l’autre moitié une réponse négative. Parmi les réponses positives (72), 36 étaient récupérables à partir du niveau d’entrée et 36 à partir du niveau supra-ordonné. Ces items étaient également répartis équitablement en fonction de la nature de l’attribut qui pouvait être soit structurale (l’attribut est relatif à une partie de l’objet) soit fonctionnelle (l’attribut est relatif à une fonction ou à une action réalisable par l’objet). La Figure 15 reprend cette répartition.

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Figure 15 — Répartition des items proposés pour l’Expérience 4 en fonction du niveau de vérification (Entrée / Supra-ordonné) et de la nature (Fonctionnelle / Structurale).

Deux prétests sur le matériel expérimental ont été réalisés avant que l’expérience ne soit proposée aux sujets : le premier prétest avait pour but de vérifier l’identification correcte des dessins et le deuxième visait à confirmer le degré de spécicalité des propriétés.

Prétests pour la sélection des dessins — Afin de s’assurer de l’identification correcte des dessins, nous avons effectué un prétest auprès de 10 personnes différentes de celles ayant réalisé l’expérience. A l’issue de ce prétest, nous n’avons retenu que les dessins identifiés de façon unanime, c’est-à-dire dénommés par le même terme (niveau d’entrée). Ce prétest était nécessaire en raison du fait que certains objets étaient présentés sous un angle non familier (l’éléphant était vu de trois quarts dos, par exemple). De telles orientations, parfois non familières, permettaient de répondre à une contrainte que nous nous étions imposée : les propriétés, qu’elles soient structurales ou fonctionnelles, ne devaient jamais être récupérables directement à partir de l’examen du dessin.

Les 144 dessins étaient tous de même facture : des dessins au trait, en noir et blanc, inscrits dans un cadre carré de 6.5 cm de côté, le bord de chaque dessin étant situé à 2 ou 3 mm du cadre. Quelques dessins proviennent de la batterie de Snoodgrass et Wanderwart (1980) mais la plupart ont été réalisés par nos soins pour les besoins de cette expérience.

Prétests pour les propriétés — Les propriétés associées aux dessins étaient exprimées sous forme de courtes propositions dont le degré de spécicalité extra-catégorielle (élevé ou faible) était équilibré entre les listes33. La spécicalité a été évaluée par 10 personnes différentes de celles ayant réalisé l’expérience. Dans ce prétest, l’expérimentateur énonçait oralement le nom d’un objet et la propriété qui lui était associée, et le sujet avait pour consigne de décider si, selon lui, la propriété était également partagée par d’autres objets en dehors de ceux de sa catégorie supra-ordonnée. Les catégories supra-ordonnées étaient précisées au début du prétest. Si tel était le cas, la réponse (verbale) du sujet était codée par un signe “+” par l’expérimentateur, le signe “0” était utilisé lorsqu’aucun autre objet, en dehors de ceux de la même catégorie, ne possédait cette propriété. A l’issue de ces 10 passations, l’avis majoritaire a été conservé.

Afin de pouvoir comparer les temps de lecture entre les conditions expérimentales, nous avons pris soin d’équilibrer la longueur moyenne des énoncés pour les propriétés. Pour chacune des conditions expérimentales, le nombre total de lettres était de 92 (+/- 1).

Enfin, afin que les différences de performances observées ne puissent être imputées à des différences relatives aux dessins présentés (familiarité, caractère plus ou moins agréable...), nous avons constitué deux listes (A et B), le sujet traitant l’une ou l’autre. Une image associée à un attribut récupérable à un niveau d’entrée dans la liste A était associée dans la liste B à un attribut récupérable au niveau supra-ordonné et vice-versa. Pour chacune des deux listes, nous avons constitué 3 mini-blocs que nous avons présentés dans trois ordres différents selon la technique du carré latin, ceci afin de contrebalancer les effets d’ordre.

Notes
32.

Les 144 dessins ainsi que les 144 propriétés (expérimentales et distractives) utilisées dans cette Expérience 4 sont consultables en Annexes (page 22 à 28) avec, pour chacune, l’évaluation moyenne de sa spécicalité et le nombre de lettres.

33.

La spécicalité intra-catégorielle n’a pas fait l’objet d’un prétest et a été établie a priori puisque cette variable correspond au critère de sélection de nos attributs. Lorsque la spécicalité intra-catégorielle est faible, les attributs sont vérifiables au niveau d’entrée alors qu’une propriété ayant une forte spécicalité intra-catégorielle est valable pour l’ensemble de la catégorie à laquelle appartient l’objet (niveau supra-ordonné).