II. Expérience 5 : IRMf

Comme nous l’avons exposé dans la partie théorique, il est classiquement admis que les traits fonctionnels sont spécifiquement représentatifs des artefacts alors que les traits visuels sont particulièrement centraux pour les animaux (Riddoch & Humphreys, 1987). Les effets de la nature fonctionnelle ou structurale sont alors toujours étudiés à travers l’opposition de ces deux domaines de connaissances. Nous faisons l’hypothèse qu’il est pourtant possible d’observer ces effets au sein du même domaine : celui des animaux. Selon la revue de la littérature effectuée par Devlin et al. (2002), l’activation de la zone frontale inférieure gauche est souvent rapportée dans des tâches impliquant des artefacts alors que l’activation du lobe temporal postérieur semble plus spécifique des tâches faisant intervenir des animaux. Si notre hypothèse se vérifie, nous devrions observer des activations majoritairement frontales pour les traits fonctionnels et des activations plus postérieures pour les traits structuraux. Grâce à la technique des comparaisons d’activations entre conditions expérimentales, il sera possible de mieux connaître les supports neuronaux qui sous-tendent la récupération de connaissances sur des attributs supra-ordonnés selon la nature fonctionnelle ou structurale des attributs. Dans la littérature, les rares travaux portant sur les attributs des objets ne prennent pas en compte ces différences de niveau (par exemple, Thompson-Schill, Aguirre, D’Esposito, & Farah, 1999). Nous faisons donc l’hypothèse que des réseaux neuronaux distincts sont impliqués dans la récupération de telles connaissances selon la nature de l’attribut.

Le principe des expériences réalisées avec cette technique consiste à comparer des activations cérébrales provoquées par une activité mentale pendant un certain temps (protocole de type “bloc”) avec des activations issues d’une autre activité mentale pendant une durée similaire. Il est donc nécessaire que le sujet soit engagé dans le même type d’activité pour un grand nombre de stimuli successifs. Pour satisfaire à cette contrainte, seules les associations correctes de la précédente expérience ont été utilisées, les sujets ayant alors pour consigne de vérifier mentalement la véracité de chaque association par rapport à ces propres connaissances.