Dans cette expérience, l’amorçage de répétition est mesuré dans une tâche de jugement sémantique utilisant deux séries successives d’associations entre un nom et un attribut. Cette expérience se déroule donc en 2 phases, séparées par une tâche distractive de 2 minutes. La tâche à réaliser par le sujet est identique dans les deux phases : le sujet doit juger de l’adéquation entre un nom d’être vivant et une propriété qui lui est associée. Tout comme dans les expériences précédentes, ces propriétés sont soit vérifiables au niveau d’entrée, soit au niveau supra-ordonné et elles peuvent être fonctionnelles ou structurales. Des associations incorrectes sont également présentées afin de rendre possible la tâche de jugement.
Au cours de la deuxième phase, les stimuli demandant une réponse positive sont répartis en trois conditions principales : certains items sont totalement nouveaux (condition BASE), d’autres reprennent ceux étudiés dans la première phase (condition MEME ou amorçage de répétition) et enfin, certains noms déjà utilisés dans la première phase sont représentés dans la deuxième phase mais ils sont alors associés à une propriété de niveau différent de celui de la phase 1 (condition DIFFERENT). Ainsi, la condition DIFFERENT donne lieu à deux sous-conditions. Dans un cas, des informations récupérables au niveau d’entrée en phase 1 sont ensuite récupérables au niveau supra-ordonné dans la phase 2 pour un même mot (sous condition E-S) et dans l’autre, au cours de la phase 1 le sujet traite une information de niveau supra-ordonné puis traite dans la phase 2, pour ce même objet, une information de niveau d’entrée (sous condition S-E). Ce plan d’expérience peut être rapproché de celui proposé par Thompson-Schill et Gabrieli (1999) qui testaient ainsi l’indépendance des lieux de stockage des propriétés visuelles et fonctionnelles40.
Pour cette expérience, nous prédisons un effet d’amorçage facilitateur pour la condition où les items sont répétés (condition MEME) par rapport à la condition BASE. Nous faisons l’hypothèse que les items déjà traités dans la première phase seront plus rapidement et plus correctement jugés lors de leur deuxième présentation par rapport aux items présentés pour la première fois. La comparaison entre la condition DIFFERENT et BASE, nous permettra de constater si un effet d’amorçage semblable se produit lorsque seul le nom de l’objet est répété dans la deuxième phase (condition DIFFERENT). Nous prédisons que ce dernier effet sera moindre. De même, nous pensons pouvoir observer une augmentation des temps de réponse et des taux erreurs pour la condition DIFFERENT par rapport à la condition MEME.
Concernant la condition DIFFERENT, nous posons l’hypothèse que le passage d’un niveau à l’autre entre les deux phases de l’expérience ne se fait pas avec la même facilité dans le sens E-S que dans le sens S-E. Ce résultat apporterait un argument supplémentaire quant à l’indépendance des deux niveaux de stockage des attributs.
Enfin, tout comme dans les expériences précédentes, nous pensons observer des effets différents de la Nature des propriétés (structurale versus fonctionnelle) sur chacun des niveaux de stockage de l’information.
nous présentons plus en détail les expériences réalisés dans cette étude et les résultats obtenus dans la partie V.2.3