I.4. Suivi longitudinal du groupe de DTA - Expérience 9 (version imagée)

I.4.1. Sujets

Ces 13 patients présentant un début de DTA ont été suivis pendant 18 mois. Les sujets étaient revus tous les 6 mois. Au cours de ce suivi longitudinal, nous avons enregistré une perte expérimentale de 4 sujets (2 décès non imputables à la pathologie et 2 patients ne se faisant plus suivre dans cet établissement hospitalier). Ainsi, sur les 13 patients DTA débutants initialement testés, 11 ont réalisé la deuxième passation, puis, parmi ces 11 sujets, 10 ont pu être re-testés lors de la troisième évaluation et enfin 9 de ces patients ont réalisé la dernière passation. On peut noter qu’une cinquième passation a été effectuée auprès de ces patients. Cependant, seulement 5 patients ont pu être testés. Aussi, nous avons choisi de ne pas inclure cette passation dans l’analyse longitudinale. Durant toute la durée du suivi, ce groupe de patients bénéficiait d’un traitement médicamenteux identique (Aricept).

Lors de chacune de leurs venues, ces patients étaient soumis à la même batterie de tests neuropsychologiques que celle présentée précédemment, celle-ci permettant d’apprécier l’effet de la progression de la maladie sur l’ensemble de leur niveau cognitif. Le Tableau 9 présente les performances obtenues par le groupe de patients DTA lors de la première passation et lors de la quatrième passation, soit un an et demi plus tard.

Tableau 9 — Résultats moyens aux différents tests neuropsychologiques à la première et à la quatrième passation. Expérience 9.
1ère passation N=13 4ème passation N=9 différence
M MSD M MSD valeur du p
MMS* 24,75 1,66 22 2,3 0078
DO 80** 77,18 1,66 74,4 1,7 0625
Fluence catégorielle 19,08 4,6 14,6 4,4 0078
Fluence formelle 11,75 4,4 8,9 3,6 0391
* Mental Status Examination : Folstein, Folstein et McHugh (1975)
** Metz-Lutz et al. (1991)

Nous pouvons d’ores et déjà constaté que la progression de la maladie a une répercussion sur tous les tests neuropsychologiques, hormis sur le test de dénomination d’images (DO 80). Nous pouvons évoquer une étude comparant les performances à ce test de dénomination et à un autre test de dénomination orale (DENO 100) chez deux groupes de patients atteints de DTA présentant le même stade d’évolution de la maladie : elle avait déjà souligné le manque de sensibilité du DO 80 (Kremin et al., 1999). En effet, dans cette étude, les patients atteignaient un “palier de performances” proche des 100 % au test du DO 80 et ne pouvaient pas, en conséquence, se différencier d’une population âgée témoin (effet “plafond”). Par contre, la passation du DENO 100 laissait observer des performances significativement moins bonnes pour les patients que pour les sujets contrôles. Les auteurs ont d’ailleurs rapporté des différences de performances pouvant atteindre 32 % entre ces deux tests.

Les résultats à ces tests neuropsychologiques nous permettent donc de constater que les performances des sujets ont significativement été altérées avec la progression de la pathologie.