I.4.3. Résultats et discussion

I.4.3.1. Analyses globales

Les analyses des données du suivi longitudinal ont été conduites avec le test statistique des signes sur séries appariées (ou test des signes bivariés), permettant de comparer des performances obtenues par un même groupe lors de deux passations différentes, la taille des groupes pouvant être différente entre ces passations. La Figure 33 présente les courbes de performances des patients au cours du suivi longitudinal pour chacune des conditions expérimentales.

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Figure 33 — Performances des patients DTA au cours du suivi pour les temps de réponse (à gauche) et pour les taux d’erreurs (à droite) pour l’Expérience 9 (version dessin). (E = Entrée, S = Supra-ordonné, Fo = Fonctionnel, St = Structural).

Concernant les taux d’erreurs, les analyses révèlent leur stabilité au cours du suivi longitudinal (p > .05), pour toutes les conditions expérimentales. Nous pouvons noter que l’augmentation du taux d’erreurs entre la première et la deuxième passation pour la condition où il s’agit de vérifier des phrases supra-ordonnées fonctionnelles (S-Fo) est le fait d’un seul sujet, qui se traduit sur le graphique par un écart-type conséquent sans que la différence entre les deux premières passations soit significative pour cette condition, p > .05.

Concernant les temps de réponse, la progression de la pathologie a un effet différent selon le niveau auquel l’attribut peut être pertinent. Pour le niveau d’entrée, les temps de réponse sont stables entre les 4 passations et ce, quelle que soit la nature de l’information (pour les informations d’entrée fonctionnelles : p > .05, et pour les informations d’entrée structurales : p > .05). Par contre, pour le niveau supra-ordonné, les temps de réponse diminuent progressivement au cours des passations. Pour les informations supra-ordonnées fonctionnelles, les réponses des patients sont significativement plus rapides dès la troisième passation (différence entre la première et la troisième passation : p < .05) et cette amélioration se confirme lors de la quatrième passation (p < .01). Pour les informations supra-ordonnées structurales, l’amélioration des temps de réponse apparaît plus tardivement, seulement lors de la quatrième passation (différence entre la première et la quatrième passation : p < .05).

La diminution progressive des temps de réponse pour les connaissances de niveau supra-ordonné reste difficile à interpréter. Elle ne peut pas être imputable à un apprentissage de la tâche car elle ne concerne que les temps de réponse des propriétés de niveau supra-ordonné et ne peut pas non plus être le fait de la prise du médicament, l’amélioration aurait alors été globale pour toutes les conditions. Dans le cas où ce phénomène se vérifierait lors du suivi longitudinal des patients dans l’Expérience 10, dans laquelle le matériel est strictement verbal (réplication de l’Expérience 6 proposée aux adultes), nous pourrions postuler l’existence d’un traitement particulier de ce type d’items.

Le suivi longitudinal effectué auprès des patients permet de suggérer, d’une façon globale, un maintien général des performances au cours des 18 premiers mois de la maladie. Toutefois, les analyses réalisées à l’issue de chacune des passations apportent des éléments supplémentaires