A qui la faute ?

Deux clans alors s’affrontent. Le premier accuse le système éducatif ; ceux qui accusent totalement ou tels de leurs aspects, les contraintes éducatives et leurs traductions institutionnelles qui affirment la valeur et les droits d’un « bon enfant ». Cette voie conduit à mettre en cause le système éducatif dans son ensemble, un système dont l’échec est à leurs yeux attesté par le nombre même des inadaptés qu’il « produit ».

Le second invite d’abord à rechercher dans les insuffisances et les défauts de l’enfant même les causes de son inadaptation.

Cette option considère que les contraintes éducatives actuelles, et leurs traductions institutionnelles, sont pour l’essentiel intangibles. Ceci est la traduction pédagogique du conflit. Mais on le retrouve de même dans l’opposition de deux types d’attitudes parentales qui contribuent à modeler la relation parents-enfants.

Comme certains parents sont anxieux de l’avenir de leur enfant, ils s’appliquent alors à lui faire acquérir une forte ’armature’ personnelle, en mettant l’accent sur les vertus du travail, de l’effort, du devoir, etc.

D’autres au contraire misent sur le libre épanouissement de l’enfant, qu’ils essayent de favoriser par un environnement riche en stimulations (jouets, livres, disques, sports, etc.) et le développement d’activités extra-familiales autonomes.

Le conflit se révèle alors dans l’opposition des attitudes « directiviste » et « libérale ». Dans un passé récent, ces deux attitudes se sont combattues, en reprochant à la première d’être oppressive et inhibitrice, à la deuxième, un excès de libéralisme parental, qui risque d’apparaître à l’enfant comme indifférence, qui en tout cas manque à lui fournir d’indispensables points de repère, et peut également être générateur d’inadaptations.