L’internalisation des contraintes

Toute éducation et vie sociale seraient impossibles si l’enfant ne prenait pas lui-même en charge les obligations et les interdictions.

Cette nécessaire internalisation des contraintes débute très tôt. On en trouve clairement le témoignage, par exemple, dans la conduite d’un enfant de trois ans qui gronde sa poupée ou bien son ours coupable d’une faute que lui-même commet parfois. Par une telle conduite, l’enfant qui réclame l’interdit (ou l’obligation) la formule du point de vue parental. Par-là, il témoigne de son désir de se l’incorporer, et reprenant sa position d’enfant, de le respecter. Cette insistance à la propreté de l’ours, par exemple, est un précurseur assez sûr de la propreté définitive de l’enfant lui-même.

Cette internalisation, au fur et à mesure, contribue à construire le ’sur-Moi’ que la théorie psychanalytique a définie. L’équilibre personnel dépend de la place et du jeu de cette insistance, certains déséquilibres de ce jeu se traduisent par des conduites inadaptées. C’est le cas, en particulier, lorsque le système de contraintes construit, pèse sur l’individu d’une façon rigide et l’écrase sous ses exigences. Parfois ces exigences internes sont violemment contestées par des conduites ayant valeur d’infractions (agressions, vols, conduite de délinquance, etc.) Très fréquemment, les conduites inadaptées dérivent d’évolutions et d’intégrations mal réussies, mal équilibrées, mal adaptées aux conditions du milieu de vie.

Quel est le repère d’identification des agresseurs ? Quelle place donnée à la relation mère-enfant et père-fils ? Comment ont-ils pu maîtriser leurs vies et selon quelle méthode, est-ce par la délinquance, par le viol ?!

‘ « La paternité comme la maternité ont une essence problématique- ce sont des termes qui ne se situent pas purement et simplement au niveau de l’expérience », énonce Jacques Lacan4.’
Notes
4.

- Jacques LACAN, Séminaire III, Seuil, 1981, p 201.