Les conditions socio-économiques

Nombreuses sont les études concernant le degré de relation entre le statut social et la délinquance. Dans la documentation traditionnelle sur cette question, nous constatons que l’opinion générale va dans le sens d’une relation négative entre le statut social et la délinquance officielle17. Cependant d’autres études trouvent qu’il n’y a pas de lien direct entre le statut social et la délinquance confessée ; par conséquent, les plus pauvres ne seraient pas nécessairement les plus délinquants. La dernière étude de Hindelang et al.18 démontre l’existence d’un certain degré d’association qui tend à augmenter dès qu’on passe des mesures individuelles aux mesures écologiques de statut socio-économique.

Enfin, les conclusions de la plupart des études récentes se rejoignent : il n’y a pas d’association statistiquement significative mais des corrélations faibles (< ou égal à 0,10)19 entre la délinquance et le statut social.

Cependant il reste à noter que, bien que les analyses statistiques ne dégagent pas de lien direct entre le statut socio-économique et la délinquance avouée par les jeunes, il n’en demeure pas moins vrai que le système judiciaire tend à repérer plus facilement les adolescents de statut inférieur.

Notes
17.

- La délinquance officielle est celle qui a conduit à une comparution devant le tribunal ; la délinquance cachée est une délinquance ignorée par le groupe social soit parce que les actes posés correspondent à ce qui est le plus souvent appelé déviance ou indiscipline sociale et sont considérés des actes bénins ou mineurs, même s’ils sont parfois visibles et connus du milieu ou de la police mais sont volontairement tolérés, soit parce que certains actes demeurent véritablement secrets, même s’ils peuvent être judiciairement sérieux ; cependant ils restent impunis.

18.

- M.J. HINDELANG, T. HIRSCHI, J. WEISS, Measuring Delinquency, Beverly Hills, Sage, 1981.

19.

- FRECHETTE ET LEBLANC, HINDELANG et AL.