Les conditions socioculturelles

Les sociologues ont toujours cru que des systèmes de valeurs distincts démarquaient les classes sociales ou, plus précisément, les groupes socio-économiques ; ils en sont venus à conclure que les jeunes délinquants s’engageaient dans l’antisocialité précisément parce qu’ils adhèrent à un système de valeurs spécifique mais surtout conflictuel qui est nourri par les structures ou schèmes de référence de leur classe d’origine.

Cependant, l’étude de Gagné20 au Québec, est arrivée à la conclusion qu’il y a peu de différences entre les schèmes de valeurs des adolescents des diverses classes et que cette différence diminue encore dans le cadre de la délinquance générale entre les adolescents qui ont commis des délits et ceux qui n’en ont à peu près pas commis.

De même et selon les données de Biron21, LeBlanc et Fréchette, sur la délinquance cachée, il n’y aurait presque pas de lien entre la présence de l’activité délictueuse d’une part et l’approbation ou le rejet par le sujet des valeurs sociales d’autre part.

Alors, peut-on dire que le milieu d’origine donné par les parents semble n’exercer qu’une faible influence sur le comportement délinquant général ?. Tout au plus pouvons-nous dire que des conditions socio-économiques insuffisantes sont propices à ce type de conduite sans constituer en rien un facteur opérant, au sens d’un préalable sans lequel cette conduite ne saurait se manifester.

Au Liban, aucune recherche ne s’est intéressée à une telle étude, du moins à notre connaissance.

Notes
20.

- D. GAGNE, Caractère social et déviance chez les adolescents de milieux ouvrier et aisé, Thèse de doctorat inédite, Université de Montréal, Ecole de criminologie, 1970.

21.

- L. BIRON, Engagement, risque et délinquance, Thèse de doctorat inédite, Université de Montréal, Ecole de criminologie.