La supervision parentale

Les recherches de Nye24 et de Hirchi25, ont permis la contribution de plusieurs indices dans le sondage de la nature des interactions familiales et cela suivant plusieurs facteurs :

  1. L’attachement aux parents (acceptation- rejet, identification, affection...)

  2. La communication dans la famille (expression des sentiments, discussions diverses, conversations sur l’avenir...)

  3. La supervision des parents (connaissance des activités, des amis...)

  4. Les méthodes disciplinaires utilisées (punitions corporelles, confinement dans la maison)

  5. L’existence de règles de conduite (heures de repas, de rentrée le soir...)

Après avoir établi des corrélations entre ces facteurs familiaux et la conduite délinquante, Biron (1974) et Bayreuther (1978) ont abouti à la conclusion suivante ; plus il y a d’attachement, de supervision, etc., moins il y a de conduites délinquantes chez les sujets, à l’exclusion des méthodes disciplinaires où plus les punitions sont graves et diversifiées, plus les comportements antisociaux augmentent.

Le facteur de supervision parentale est l’indice le plus « actif » dans cette conclusion, son absence joue un rôle important dans l’accroissement de la conduite délinquante (10% de la variance expliquée sur le total de 18.5% étant attribuée aux facteurs familiaux.)

En effet, la supervision parentale se révèle le facteur le plus intimement lié au niveau d’activité délinquante, quelle que soit la qualité de la structure ou de l’ambiance familiale. A la supervision se joint naturellement la communication dans la famille d’une part et à l’attachement aux parents d’autre part, ces deux facteurs se renforcent mutuellement.

En fait, le facteur criminogène le plus déterminant dans la conduite délinquante est le manque de supervision par les parents, l’activité délictueuse à l’adolescence est influencée plus fortement par la qualité du contrôle parental que par l’attachement ou la communication parents-enfant ou encore par le type de structure familiale. Cependant, cette affirmation ne nie pas l’existence, pendant l’enfance, d’autres facteurs familiaux capables de produire un impact marqué sur l’individu, de façon à l’amener à l’inadaptation, sans oublier les influences directes des pairs à l’âge de l’adolescence qui à cet âge sont susceptibles d’exercer un poids accru.

Devant l’instance d’autonomie de l’adolescence, il arrive aussi que les parents démissionnent en se voyant incapables de fournir la supervision nécessaire à un adolescent.

En effet, le sujet de cet âge commence à se détacher de la famille, à sortir avec ses amis et à revendiquer une plus grande autonomie auprès de ses parents, il n’en reste pas moins que le contrôle et le besoin d’autorité et de surveillance sont toujours requises.

Notes
24.

-F.I. NYE, Family Relationschips and Delinquency Westport, Greenwood Press, 1958.

25.

-T. HIRISCHI, Causes of Delinquency, Berkeley, University of California Press, 1969.