Place du père dans la famille criminogène

Les deux derniers types de famille constituent de toute évidence des milieux favorables à l’apparition d’une activité délinquante répétitive et grave.

Le délinquant solidement enraciné dans l’activité délinquante est issu d’une famille où le père est souvent négligent et peu présent comme source affective, apparaît peu ouvert à la discussion, borné, démontre un manque de compréhension, de disponibilité et un intérêt limité pour les activités de son fils, partageant rarement un loisir avec ce dernier. L’absence du père est très remarquable chez les familles à orientation criminogène, celui-ci apparaissant comme une figure plus ou moins floue sur laquelle il est difficile pour le jeune de se modeler. Cette absence est très critique au cours de cette phase du développement où le jeune a un grand besoin du parent du même sexe pour consolider ses acquis et construire son identité propre. En vivant cet éloignement, les sujets se durcissent eux-mêmes affectivement et tendent à réagir suivant ce processus, en écartant les exigences normatives de la société. Personne ne peut nier l’impact désastreux que peut avoir ce processus sur l’avenir social de l’individu.

En résumé, la cellule familiale, berceau du développement de l’être humain, est pourvue d’une influence majeure dans l’adoption et le renforcement d’attitudes et de comportements délinquants. Le rôle du père y prend une place importante et constitue le facteur familial « actif » dominant qui supporte ou inhibe le plus l’enracinement dans la délinquance. Sans oublier bien entendu, le degré de contrôle des parents sur les activités de leurs enfants : c’est là où le degré d’intensité de l’activité délictueuse varie le plus.