Comment la satisfaction des pulsions se passe-t-elle ?
L’investissement des émois dans la vie amoureuse

Tout individu, de par l’action concomitante d’une prédisposition naturelle et des faits survenus pendant son enfance, possède une manière personnelle, déterminée, de vivre sa vie amoureuse, c’est-à-dire que sa façon d’aimer est soumise à certaines conditions, qu’il y satisfait certaines pulsions et qu’il se pose certains buts.

On obtient ainsi une sorte de cliché (quelquefois plusieurs), cliché qui, au cours de l’existence, se répète plusieurs fois, se reproduit quand les circonstances extérieures et la nature des objets aimés accessibles le permettent et peuvent, dans une certaine mesure, être modifiés par des impressions ultérieures.

L’expérience montre que, parmi les émois qui déterminent la vie amoureuse, une partie seulement parvient à son plein développement psychique ; cette partie, tournée vers la réalité, forme un des éléments de la personnalité consciente qui peut en disposer.

Une autre partie de ces émois libidinaux a subi un arrêt de développement, se trouve maintenue éloignée de la personnalité consciente comme de la réalité et peut, soit ne s’épanouir qu’en fantasmes, soit rester tout à fait enfouies dans l’inconscient et, dans ce dernier cas, être entièrement ignorée du conscient.

Tout individu auquel la réalité n’apporte pas la satisfaction entière de son besoin d’amour se tourne inévitablement, avec un certain espoir libidinal, vers tout nouveau personnage qui entre dans sa vie et il est d’abord plus probable que les deux parts de sa libido, celle qui est capable d’accéder au conscient et celle qui demeure inconsciente, vont jouer leur rôle dans cette attitude.