Identité sexuelle

La « disposition triangulaire » ; le père, la mère et l’enfant, intégrant la différence des sexes, va donner aux identifications de la période oedipienne leur statut d’identifications sexuées, propres à fonder psychiquement l’identité sexuelle de chacun.

Il s’agit alors d’intégrer dans le Moi deux identifications qui ne cesseront alors de coexister, l’une à la mère et l’autre au père. Ces deux identifications ne sont pas équivalentes, et elles peuvent s’accorder selon des modalités bien différentes. La prévalence de l’un des versants de l’oedipe⁷⁰ conduit à une identification fondatrice de l’identité sexuelle du sujet. Freud fonde un postulat qui fut en lui-même révolutionnaire, en disant que ses deux versants coexistent chez le même enfant⁷¹ sans exclure la prévalence de l’une ou l’autre ; celui qui prévaut le plus souvent c’est celui de l’oedipe « positif », qui fonde le « choix d’objet » hétérosexuel. Selon les mouvements dynamiques de l’investissement d’objet dépendront finalement le choix d’objet et les préférences sexuelles de l’enfant.

Le modèle de l’organisation génitale adulte implique le choix d’un objet hétérosexuel qui conduit à reproduire dans un couple sexué ce que fut l’enfant par rapport au couple de ses parents. Cela suppose que les caractères sexués des parents ou leurs images internalisées de la phase oedipienne aient été suffisamment sexués, ou suffisamment différenciés par leurs caractères sexués. Les fantasmes de « scène primitive » ont alors fixé dans l’Inconscient des représentations de relations sexuelles et amoureuses impliquant la différence des sexes, ainsi que la distinction de rôles ou de caractères masculins et féminins⁷².