La scène primitive est souvent désignée comme toute espèce de représentation de relations sexuelles entre les parents, incluant directement ou par identification, la place du sujet.
C’est avec la scène primitive que l’on peut le mieux cerner la complexité des articulations entre fantasmes de désir et théories sexuelles.
De la conception du fantasme de la scène primitive, déroule le fantasme originaire par excellence, par sa capacité à intégrer les fantasmes de séduction et de castration. Ces fantasmes sont susceptibles d’intégrer toute espèce de théorie sexuelle infantile, qu’il s’agisse de la différence des sexes ou de l’origine des enfants. L’évocation de la scène primitive peut renvoyer d’une manière presque inévitable à des situations mettant en jeu, la position du sujet lui-même ; à des vécus d’abandon, d’exclusion, de frustration, de deuil, etc., autrement dit, à tout ce qui focalise le désir vers le comblement d’un manque narcissique et/ou d’une perte objectale.
Le pervers souffre des troubles de l’identité sexuelle, il cherche, semble-t-il, dans sa sexualité aberrante le maintien du sentiment d’identité. Dans sa perpétuelle recherche d’une confirmation de son être, il essaie de contenir l’angoisse qui s’empare de lui lorsqu’il se voit menacé de perdre ses repères identificatoires.
‘« Ce qui fait défaut dans le monde interne est recherché dans un objet ou une situation extérieure, car un échec de la symbolisation a laissé un vide dans la structuration oedipienne »75.’Cet échec concerne le rôle du pénis paternel et la signification de la scène primitive.
- J. McDougall, Plaidoyer pour une certaine normalité , op. cit., p.42.