ROLE DES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES SUR LE COMPORTEMENT VIOLENT

Deux types de violence peuvent être distingués :

  1. On remarque habituellement, la violence comme mode fréquent du comportement (personnalité psychotique ou gestosique)

  2. Un autre modèle de violence est brusquement libéré sous l’influence d’un contexte situationnel menaçant ou de l’absorption d’un toxique (alcool, drogue...etc.)

Les lignes suivantes aborderont une explication détaillée, afin d’aboutir à une lecture claire et lucide dans le but de comprendre la fonction et le rôle des différents facteurs psychologiques impliqués dans le passage à l’acte violent de nos sujets d’étude.

Dans son livre Violences meurtrières et sexuelles, J. Picat renvoie le premier cas de violence à un type de personnalité qui a subi, lors de son développement infantile l’intervention des facteurs suivants :

Une maturation en présence d’une famille « sans prestige » constituée d’un arceau parental fragile, dont les rôles respectifs sont intervertis et face à une hésitation entre un laxisme nonchalant et un autoritarisme excessif, c’est-à-dire un système de morale tendant à adoucir exagérément la rigueur des lois et des attitudes de rejet d’un côté et d’une hyperprotection aboutissant à la non-reconnaissance de l’individualité de l’enfant de l’autre côté.

De ce mode de maturation carentiel et anarchique découlent :

  1. Une impression de décalage ou déphasage entre la maturation physique et psychique, avec notamment un mauvais contrôle végétatif et humoral expliquant l’hyperémotivité, l’impulsivité et les oscillations de trouble de la régulation de l’humeur ou dysthymiques (excitation ou dépression).

  2. Un vécu de « non-appartenance » au groupe qui interdit toute intégration des règles communautaires du groupe aussi bien que tout investissement idéologique, religieux, politique ou esthétique ;

  3. Un désintérêt du futur au profit du moment présent, expliquant ces comportements avides, vers les fluctuations émotionnelles de l’ambiance et exigeant une satisfaction immédiate.

Tout ceci mène à une formation d’un « Moi » incertain de ces sujets. Cette incertitude ainsi que leur impuissance à croire qu’ils pourraient prendre leur avenir en main les entraînent à ne vivre que le moment présent et à requérir des satisfactions immédiates à leurs moindres désirs.

Le passage à l’acte violent chez ces types d’agresseurs peut évoquer le « réflexe de vengeance » dont parle A. Dupré84, réflexe que manifestent ces enfants délaissés qui se vengent aveuglément ainsi des souffrances qu’ils supportent. Souvent, ces sujets sont incapables d’êtres des maris, des pères et des citoyens, parce que ces délinquants n’ont souvent pas pu être en premier lieu des fils.

Notes
84.

-DUPRE, Les perversions instinctives, Rapport au congrès des aliénistes de Tunis, 1912.