LES CATEGORIES PSYCHIATRIQUES DANS LE MONDE OCCIDENTAL

Les catégories psychiques

Elles sont officiellement répertoriées par la classification internationale des maladies (CIM 10 version) au chapitre V : « Troubles mentaux et troubles de comportement », section « troubles de la personnalité et du comportement chez l’adulte » qui décrit les troubles de la préférence sexuelle (F65).

La classification américaine est répertoriée dans le DSM IV. Les descriptions diagnostiques sont introduites au chapitre intitulé « paraphilies ». Les deux classifications sont très proches mais il est à noter que le CIM 10 utilise le terme de « troubles de la préférence sexuelle » tandis que le DSM IV parle de « paraphilies ». Ainsi, « ‘le trouble est ramené à un problème d’orientation de la pulsion et par conséquent peut opérer un réductionnisme court-circuitant toute la complexité psychique »85.’

Balier voit dans cette classification et identification des «troubles de la préférence sexuelle ou des « paraphilies », une référence à une déviance d‘une pulsion sexuelle et une simplification réductrice qui ne rend pas compte d’une réalité complexe. Néanmoins ces classifications basées sur le comportement nous permettent de nous repérer.

Le CIM 10 les liste de la manière suivante :

  • F.65.0. fétichisme
    « Utilisation d’objets inanimés comme stimulus pour l’excitation et la satisfaction sexuelles ». Il ne concerne la loi que s’il y a vol ou utilisation d’un objet pour agression sexuelle ou éventuellement dans le cas de transvestisme-fétichisme (f.65.1) en un lieu public.

  • F.65.2. exhibitionnisme
    « Tendance récurrente ou persistante à exposer ses organes génitaux à des étrangers, sans désirer ou solliciter un contact plus étroit ». Il correspond à la catégorie pénale d’exhibition sexuelle.

  • F.65.3. pédophilie
    « Préférence sexuelle pour les enfants généralement d’âge prépubère ou au début de la puberté, garçon ou fille » (selon le DSM IV, l’agresseur est âgé de 16 ans au moins et a au moins 5 ans de plus que l’enfant victime).
    Un épisode isolé, notamment si c’est un adolescent lui-même qui a pris l’initiative, ne signe pas la présence d’une tendance persistante ou prédominante qui est requise pour ce diagnostic.
    Le pédophile peut agresser de manière exclusive ou pas, ses propres enfants ou d’autres. L’acte peut s’accompagner de violences sous diverses formes avec pénétration ou non.
    Cette catégorie correspond à l’ancien attentat à la pudeur ou au viol.

  • F.65.4 sadisme sexuel
    « ‘Préférence pour une activité sexuelle qui implique douleur, humiliation ou asservissement’. »
    Le sadisme est bien ce qui fait problème pour notre propos. Tel qu’il est ici défini, il exclut nombre d’attentats à la pudeur et de viols dans la mesure ou ceux-ci ne s’accompagnent pas forcément de plaisir sexuel lié à la souffrance de la victime.

Ainsi, la compulsion au viol que nous connaissons bien en milieu judiciaire qui se manifeste soit par épisode soit par des actes répétitifs commis de loin, est ignoré par la psychiatrie.

Dans cette catégorie le viol est mentionné, dans la mesure où il est accompagné de sadisme. Ainsi la majorité des viols n’est pas reconnue comme la conséquence d’une perturbation psychologique.

Enfin on remarque que l’homosexualité n’est plus du tout reconnue comme trouble, quelle qu’en soit la forme.

Notes
85.

- Claude BALIER, Psychanalyse des comportements sexuels violents, Paris, Le fil rouge, Puf, 1999, p.19.