L’agresseur sexuel se sent-il coupable ?

Comme on l’a vu au chapitre 2, le sentiment de culpabilité chez l’individu est le résultat du conflit d’angoisse devant l’autorité extérieure et son Surmoi.

Les agresseurs sexuels ne connaissent pas le sentiment de culpabilité, celui-ci est comme déjà cité en relation avec le Surmoi de l’individu ainsi qu’avec l’autorité extérieure, on peut dire que c’est la caractéristique d’une personnalité normale ayant un Surmoi dynamique, cependant nous avons vu que les agresseurs ne se réfèrent pas à un Surmoi, ni aux limites non plus.

A la première étude, nous référons les cauchemars des agresseurs à leur sentiment de culpabilité, la chose ne se passe pas si naïvement. La plupart des agresseurs dénient leurs crimes, souvent on est en face de telles approches « je ne sais pas comment j’ai fait ça, si comme une autre personne l’a fait ! », c’est son moyen pour garder son équilibre psychique et continuer sa vie normalement sans sentir le poids de son acte ; c’est à travers leurs cauchemars qu’ils traduisent leurs passages à l’acte. Les différentes approches analytiques ont confirmé que la culpabilisation de l’agresseur, loin d’être la conséquence du passage à l’acte, préexiste au dénouement : l’accomplissement de l’acte la fait disparaître en l’intégrant à un événement réel. De même la somatisation de l’angoisse sous forme de troubles dits fonctionnels (gastralgies, précordialgies.) libère et soulage un moment le sujet en proie à une profonde anxiété.

D’autre part, Mackellar signale que le degré de culpabilité du délinquant en matière de viol dépend de son équilibre mental. Elle cite des cas des déséquilibrés qui se sentent coupables de ce qu’ils font tout en ne pouvant résister au désir de le faire. Quant à ceux qui ne se sentent pas coupables, ce sont, selon elle, soit des attardés mentaux, soit des hommes qui ont recours à des rationalisations fournies par leur propre sous- culture.