Réaction de la victime

Devant un groupe, la victime se sent plus en danger, le désespoir lui fait perdre courage. Elle peut aussi avoir le sentiment que sa vie est en danger, et cela bien plus fortement que devant un agresseur unique. Le nombre seul de ses assaillants suffit généralement à vaincre sa résistance, ce qui explique le nombre des victimes qui se sont débattues et qui ne représente dans l’étude d’Amir qu’un sixième de cas, alors que les 3/5e des victimes de viol individuel se sont débattues.

La victime « par accident » qui, en découvrant que la bande a jeté son choix sur elle, parfois accepte de se soumettre à un ou deux de ses membres dans l’espoir d’être ainsi épargnée par les autres. Elle va bientôt découvrir à quel point elle se trompe.

Selon Amir, la victime d’une bande a peu d’espoir de s’échapper, il est même inutile qu’elle cherche à isoler un membre qui lui paraît sympathisant pour lui demander secours, car celui qui a le moins de goût pour la violence et l’exploitation est aussi le moins équipé pour se trouver en position opposée au groupe. L’estime de la bande et la position qu’il y occupe forment la préoccupation essentielle à chaque membre de la bande sans que le sort de la victime lui dise quelque chose ; autrement il ne serait pas là.

Il faut un énorme courage à la victime d’un viol collectif pour porter plainte à cause de la grotesque course d’obstacles à laquelle la justice va la soumettre et la peur de la vengeance d’un copain d’un membre. Aux Etats-Unis, malgré son importance, le viol collectif reste un des crimes les moins déclarés.