Le pédophile

Au sens étymologique du terme, le pédophile est celui qui aime l’(ou les) enfant(s). C’est donc toujours un adulte, ou un vieillard (censés ne pas exiger en retour la réplique des jeux amoureux).

Au sens criminilogique du terme la Pédophilie se résume en « pulsions érotiques à l’égard d’enfants dont l’identité et la maturité sexuelles ne sont pas affirmées ». Elle est définie comme une « perversion quant à l’objet » mais elle peut coexister avec un comportement sexuel plus conformiste.

Ces pulsions peuvent prendre les formes les plus variables :

  • -011Soit inconscientes, et sans « agi » ;

  • Soit conscientes, mais platoniques ;

  • Soit concrétisées par voyeurisme, exhibitionnisme (ce viol visuel), attouchements, masturbation (en public), viol, sodomie suivis d’assassinat.

Certaines violences pédophiliques peuvent aller jusqu’au passage à l’acte meurtrier, comme réaction à la résistance de la victime, que le criminel dissimule derrière pour éviter toute dénonciation.

En première approche, l’enfant-victime apparaît comme un substitut féminin, moins menaçant et surtout moins interdit.

Du point de vue psychologique, le pédophile est un sujet qui refuse le monde des adultes, il est toujours enfant, il ne se sent bien qu’avec « ses semblables ».Le sujet qui attaque les petites filles est souvent un être impuissant, peu sûr de lui-même.

Dans la moitié des cas, il a été lui-même victime d’inceste ou de viol dans une enfance très perturbée. On peut donc considérer qu’il transmet sa perversion à ses victimes, dans les mêmes proportions. Il sévit avec préférence là où se trouvent les enfants : squares publics, sorties d’écoles, colonies de vacances. Il épouse volontiers une femme qui a des enfants en bas âge. Sa profession le met fréquemment au contact des enfants. Le pédophile est un être organisé, entraîné, adroit, quasiment imprenable. Certains défient la société : «Pourquoi tel âge plutôt que tel autre ?».

Les pédophiles ne sont pas tous des criminels, la majorité d’entre eux restent dans le champ du fantasme.

La position du pervers vis-à-vis de la loi est très particulière : il fonctionne dans le registre «du déni, du défi et du délit»105. Le pédophile qui tue sa proie ne le fait que pour échapper au risque d ‘être pris, souvent dans un moment de panique lorsque l’enfant se rebelle ou qu’il craint ne pas pouvoir acheter son silence en le couvrant de cadeaux. Le pédophile a un masque social qui ne résiste pas à la poussée pulsionnelle qui le fait partir à la chasse souvent après une frustration dans le monde des adultes.

La liste de leurs crimes est considérable mais il est difficile de l’apprécier dans un domaine où règne toujours le silence de la honte.

En prison, les hommes condamnés pour agression sexuelle, surtout d’un(e) enfant sont tenus dans un tel mépris que aucun autre prisonnier n’accepte de les protéger.

Notes
105.

- Lopez GERARD, Les violences sexuelles sur les enfants, op.cit.