L’écoute des pédophiles par des auteurs a décelé dans le désir de pédophilique :

Après ce qui précède, Picat trouve possible ainsi de parler de structure de perversion, non définie par un type précis de conduite, mais en ce qu’elle s’adresse toujours à une partie de L’autre, cet autre étant nié dans sa globalité désirante.

Chez certains adultes, tout se passe comme si le souvenir de leurs jeux sexuels infantiles s’imposait à eux avec force. Il s’agit encore une fois des conséquences d’une mauvaise résolution de l’oedipe et de son corollaire l’inceste, le choix se dirige alors vers des objets à la fois aimés et interdits.

Ici, le plaisir ne naît pas de la confrontation avec le désir de l’Autre-sujet, mais de ‘«’ ‘la transgression continuellement réitérée de l’interdit oedipien’ ».

Pour Cohen109, les actes pédophiliques nous renvoient au rôle des scènes d’attouchements entre enfants, qui représentent une mise en jeu de la scène primitive, qui s’élabore lorsque les conditions du développement sont satisfaisantes et en même temps constitue un point de fixation lorsque le père reste un objet sexuel sans pouvoir devenir objet d’identification et d’intériorisation.

Avant le passage à l’acte, l’adulte ou le pédophile passe par maintes représentations fantasmatiques, il devra « oser », l’adulte vient de réellement combler soit un vide affectif, soit une carence éducative ou un manque d’argent. Telles sont du moins les principales justifications alléguées.

En définitive, l’acte pédophilique apparaît d’abord comme un symptôme chez un sujet le plus souvent incapable d’établir une relation complète, satisfaisante (et non partielle) avec l’autre, nié comme sujet.

Notes
109.

-S. COHEN, Le grand frisson, Revue française de psychanalyse, 1993, n°2, pp 613-624.