Aspects anthropologiques

Du point de vue anthropologique, toutes les sociétés interdisent l’union sexuelle considérée très proche, chacune selon des modalités parfois très différentes. En se référant à une théorie d’échange de l’alliance basée sur la réciprocité ou à une théorie de filiation, on se trouve face à une obligation de donner ses filles et ses soeurs pour obtenir des épouses en contrepartie qui est le fondement de la société. Aux deux régimes patriarcat et matriarcat, les règles d’échange matrimonial sont régies par la dialectique du tabou de l’inceste en particulier. Elles initient la communication entre différents groupes sociaux et permettent ainsi le saut de « la nature à la culture » (C. Lévi-Strauss)

L’inceste se passe dans toutes les sociétés et, non seulement dans la vie rurale ou dans des conditions socio-économiques instables. Il est pratiqué dans les chaumières aussi bien que dans les salons bourgeois.

Là encore préexiste au passage à l’acte une situation précriminogène, dans le cas de préincestueuse.

L’acte se déroule selon trois modalités :

  • Dans des milieux sous-culturisés regroupant des sujets psychiquement déficients et gravement carencés, la victime est terrorisée et intimidée sous des menaces verbales et brutalités ;

  • Ou bien, l’acte est accepté par la victime tout en restant source de conflits plus ou moins intériorisés ; notamment un sentiment de culpabilité à l’égard du parent de même sexe, auquel la tentation de tout avouer finit le plus souvent par l’emporter ;

  • Ou bien, l’acte est totalement intégré psychologiquement. Il s’agit de la relation érotique de deux partenaires sexuels mutuellement soucieux de leurs orgasmes respectifs. Les rapports fantasmés, préparés puis réalisés sont complets.